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La découverte
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Le président des ultra-riches
Monique Pinçon-Charlot, Michel Pinçon
- La découverte
- Poche Essais
- 27 Janvier 2022
- 9782348073496
Macron, c'est moi en mieux , confiait Nicolas Sarkozy en juin 2017. En pire, rectifient Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot. Les sociologues de la grande bourgeoisie poursuivent ici leur travail d'enquête sur la dérive oligarchique du pouvoir en France.
Au-delà du mépris social dont fait preuve le président, les auteurs documentent la réalité d'un projet politique profondément inégalitaire. Loin d'avoir été un candidat hors système, Emmanuel Macron est adoubé par les puissants, financé par de généreux donateurs et conseillé par des économistes néolibéraux. Depuis son arrivée au Palais, ce président mal élu a multiplié les cadeaux aux plus riches : suppression de l'ISF, défiscalisation des revenus du capital, suppression de l' exit tax, pérennisation des crédits d'impôt pour les entreprises... Autant de mesures en faveur des privilégiés qui coûtent un pognon de dingue alors même que les classes populaires payent la facture sur fond de privatisation des services publics et de faux-semblant en matière de politique écologique.
Mettant en série les faits, arpentant les lieux du pouvoir, brossant le portrait de l'entourage, ce livre fait la chronique édifiante d'une guerre de classe menée depuis le coeur d'une monarchie présidentielle. -
L'appel à la vigilance : face à l'extrême droite
Edwy Plenel
- La Decouverte
- Les Petits Cahiers Libres
- 9 Mars 2023
- 9782348078835
Le 13 juillet 1993, un " Appel à la vigilance ", signé par quarante ?gures de la vie intellectuelle française et européenne, alertait sur la banalisation des discours d'extrême droite dans l'espace éditorial et médiatique. Ses signataires rappelaient que ces discours " ne sont pas simplement des idées parmi d'autres, mais des incitations à l'exclusion, à la violence, au crime " et que, pour cette raison, " ils menacent tout à la fois la démocratie et les vies humaines ". En conséquence, ils proclamaient s'engager " à refuser toute collaboration à des revues, des ouvrages collectifs, des émissions de radio et de télévision, des colloques dirigés ou organisés par des personnes dont les liens avec l'extrême droite seraient attestés ".
Trente ans ont passé, et c'est peu dire que cette alerte n'a pas été entendue, notamment en France. Avec le recul, cet " Appel à la vigilance " prend la stature d'une prophétie ayant tôt cherché à conjurer ce qu'il nous faut aujourd'hui combattre : l'installation à demeure dans l'espace public des idéologies xénophobes, racistes, identitaires, rendant acceptables et fréquentables les forces politiques qui promeuvent l'inégalité des droits, la hiérarchie des humanités, la discrimination des altérités. Quand avons-nous baissé la garde ? Quelle est la responsabilité des journalistes et des intellectuels dans cette débâcle ? Comment, au nom de la liberté de dire, de tout dire, y compris le pire et l'abject, la scène médiatique est-elle devenue le terrain de jeu d'idées et d'opinions piétinant les principes démocratiques fondamentaux ? -
Le triangle et l'hexagone : réflexions sur une identité noire
Maboula Soumahoro
- La découverte
- Cahiers Libres
- 6 Février 2020
- 9782348041952
Le Triangle et l'Hexagone est un ouvrage hybride : le récit autobiographique d'une chercheuse. Au gré de multiples va-et-vient, l'autrice converse avec la grande et les petites histoires, mais également avec la tradition intellectuelle, artistique et politique de la diaspora noire/africaine. Quels sens et significations donner au corps, à l'histoire, aux arts, à la politique ?
À travers une écriture lumineuse, Maboula Soumahoro pose son regard sur sa vie, ses pérégrinations transatlantiques entre la Côte d'Ivoire des origines, la France et les États-Unis, et ses expériences les plus révélatrices afin de réfléchir à son identité de femme noire en ce début de XXIe siècle. Ce parcours, quelque peu atypique, se déploie également dans la narration d'une transfuge de classe, le récit d'une ascension sociale juchée d'embûches et d'obstacles à surmonter au sein de l'université.
Cette expérience individuelle fait écho à l'expérience collective, en mettant en lumière la banalité du racisme aujourd'hui en France, dans les domaines personnel, professionnel, intellectuel et médiatique. La violence surgit à chaque étape. Elle est parfois explicite. D'autres fois, elle se fait plus insidieuse. Alors, comment la dire ? Comment se dire ?
Mention Spéciale du Jury - Prix littéraire FETKANN ! Maryse Condé 2020 -
L'ordre de la dette : enquête sur les infortunes de l'État et la prospérité du marché
Benjamin Lemoine
- La Decouverte
- Sciences Humaines
- 3 Février 2022
- 9782348073540
À échéances régulières, la question de la dette publique revient coloniser l'espace public. Faire la preuve incessante du crédit de l'État auprès des marchés financiers constitue un droit d'entrée dans le champ des propositions politiques. Mais des alternatives ont existé au cours desquelles la puissance publique gouvernait la finance, plutôt que l'inverse, et organisait l'allocation du crédit et de la monnaie.
À rebours de ceux qui voient la dette comme une loi d'airain quasi naturelle, ce livre reconstitue la généalogie détaillée de ce choix stratégique d'enfermement du financement du Trésor dans les marchés de capitaux. Il montre ainsi à quel point l'ordre de la dette est organisé par des hommes politiques, des hauts fonctionnaires et des banquiers, de gauche comme de droite, transformant l'État en un acteur de marché comme les autres, qui crée et vend ses produits de dette, construisant par là sa propre prison.
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La rébellion est-elle passée à droite ?
Pablo Stefanoni
- La Decouverte
- Cahiers Libres
- 13 Octobre 2022
- 9782348075896
Les " nouvelles droites " sont à l'offensive un peu partout dans le monde, adoptant un langage, des références et des modes d'action inédits qui fabriquent une contre-culture violente et tapageuse. Elles combinent désormais nationalisme et humeurs antiétatiques, racisme et sexisme et clins d'oeil à la communauté LGBTQ, climatoscepticisme et préoccupations écologistes... Leurs avatars les plus surprenants - l'anarcho-capitalisme, le libertarianisme transhumaniste, le masculinisme gay, le fémonationalisme, l'écofascisme... - sont dotés d'une capacité notable de passer rapidement de la marginalité à la viralité.
Cet essai vif et documenté nous montre pourquoi il est grand temps de les prendre au sérieux. Et permet de comprendre comment leurs leaders charismatiques et leurs constantes provocations parviennent à capter l'adhésion de couches sociales et d'individus qui se sentent maltraités par les évolutions des sociétés contemporaines.
Plutôt que de s'indigner et de condamner abstraitement, Pablo Stefanoni a choisi d'analyser et de cartographier ce complexe culturel néoréactionnaire. Ce faisant, il essaie de suggérer comment la gauche pourrait récupérer l'étendard de la révolte, habilement arraché de ses mains par une extrême droite cool bien décidée à ne plus végéter dans les marges. -
Les Arabes, leur destin et le nôtre : histoire d'une libération
Jean-Pierre Filiu
- La découverte
- Poches Decouverte
- 11 Octobre 2018
- 9782348040719
Jean-Pierre Filiu offre à lire une histoire du monde arabe depuis l'expédition d'Égypte en 1798 jusqu'à aujourd'hui. Il montre de façon magistrale que l'histoire des Arabes est intimement liée à la nôtre, celle de l'Occident, de l'Europe, de la France, et que ces deux siècles souvent tragiques et sanglants sont aussi l'histoire d'une émancipation et d'une libération.
Depuis des décennies, l'actualité offre l'image d'un monde arabe sombrant dans la violence et le fanatisme. Comme si une malédiction frappait ces peuples, de l'interminable conflit israélo-palestinien aux guerres d'Irak et de Syrie, en passant par l'essor du jihadisme international.
Jean-Pierre Filiu remonte à l'expédition de Bonaparte en Égypte, en 1798, pour nous livrer une autre histoire des Arabes. Une histoire intimement liée à la nôtre, celle de l'Occident, de l'Europe, de la France. Une histoire faite d'expéditions militaires et de colonisations brutales, de promesses trahies et de manoeuvres diplomatiques, une histoire de soutien à des dictatures féroces ou à des régimes obscurantistes, mais tous riches en pétrole.
Cette " histoire commune " qui a fait le malheur des Arabes ne doit pas faire oublier une autre histoire, largement méconnue : une histoire d'émancipation intellectuelle, celle des " Lumières arabes " du XIXe siècle, mais aussi une histoire d'ébullition démocratique et de révoltes sociales, souvent écrasées dans le sang. Autant de tentatives pour se libérer du joug occidental et de l'oppression des despotes, afin de pouvoir, enfin, écrire sa propre histoire.
Sous la plume de Jean-Pierre Filiu, les convulsions du présent se prêtent alors à une autre lecture, remplie d'espoir : dans la tragédie, un nouveau monde arabe est en train de naître sous nos yeux.
Prix Augustin-Thierry des Rendez-vous de l'histoire de Blois 2015 -
La démocratie disciplinée par la dette
Benjamin Lemoine
- La découverte
- Les Petits Cahiers Libres
- 3 Février 2022
- 9782348072963
La dette est devenue un outil de gouvernement de la démocratie. Si la crise sanitaire a ouvert une brèche dans les politiques qui lui sont liées, celle-ci risque vite de se refermer. Il est donc indispensable de s'armer pour bien argumenter face à ceux qui ne rêvent que de revenir à l'austérité.
Les institutions publiques de la dette et de la monnaie (Trésor et Banque centrale) opèrent aujourd'hui comme une usine à garantie de l'industrie financière privée. Mais émettre une dette qui puisse satisfaire l'appétit des investisseurs mondiaux n'est pas sans risque pour la démocratie et s'accompagne de contreparties sociales, économiques et politiques qui sont négociées, à l'ombre de la vie politique, sur les scènes marchandes d'attestation du crédit.
Le débat public se limite à une pédagogie rudimentaire : il faut payer la facture de la pandémie et, pour rembourser la dette, consentir à des sacrifices : travailler plus, augmenter les impôts sur la consommation (et non sur la fortune), renoncer à des services publics et des droits sociaux.
Pour les pouvoirs publics, il faut cantonner le potentiel subversif de cette crise sans précédent. Réduite à un événement exceptionnel et exogène au capitalisme financier, la pandémie serait une parenthèse circonscrite qu'il conviendrait de refermer au plus vite sans tirer aucune leçon structurelle, avant de retourner à la normale d'un marché qui sert de garde-fou aux États sociaux et discipline les peuples dépensiers. -
De la défense des savoirs critiques : Quand le pouvoir s'en prend à l'autonomie de la recherche
Claude Gautier, Michelle Zancarini-Fournel
- La Decouverte
- 6 Janvier 2022
- 9782348073069
L'autonomie de la recherche et celle des universités sont aujourd'hui remises en cause par le pouvoir politique, soutenu par certains intellectuels. Les récentes polémiques autour des déviations identitaires et du supposé caractère idéologique des sciences sociales en sont des manifestations visibles.
Cet essai interroge les notions d'engagement et de distanciation critiques en les situant dans l'histoire du temps présent, puis en envisageant trois moments où s'est posée la question de l'autonomie de l'université et des savoirs : l'affaire Dreyfus, Mai-Juin 1968, le mouvement de contestation de 2019-2020 contre la loi de programmation de la recherche.
Cette mise en perspective conduit à appréhender plus généralement le rapport entre science et valeurs : en contestant les lectures dogmatiques des énoncés classiques d'Émile Durkheim et de Max Weber, ce livre invite à repenser l'idée de neutralité et à fonder autrement l'éthique de la discussion critique.
Alors que de nouvelles approches académiques, soulignant l'imbrication des dominations, suscitent inquiétudes et rejet, les auteurs montrent qu'elles permettent de penser un universalisme pluriel pour la société d'aujourd'hui et de demain. -
La sauvegarde du peuple : presse, liberté et démocratie
Edwy Plenel
- La Decouverte
- Cahiers Libres
- 5 Mars 2020
- 9782348055843
Ce livre est une enquête sur une phrase perdue. Elle fut énoncée à Paris le 13 août 1789 par Jean-Sylvain Bailly, nom aujourd'hui oublié. Il venait d'être proclamé maire de la Commune de Paris, le premier dans l'histoire de la capitale après avoir été le premier président du tiers état et de l'Assemblée nationale. " La publicité est la sauvegarde du peuple ", af?rmait-elle. Autrement dit, tout ce qui est d'intérêt public doit être rendu public : tout ce qui concerne le sort du peuple, tout ce qui est fait en son nom, tout ce qui relève de sa souveraineté.
À peine proclamée, cette sentence devint l'emblème de la liberté de la presse naissante durant ce qui fut aussi une révolution du journalisme. Or, alors même qu'elle fut la première expression, dans une formulation résolument moderne, d'un droit fondamental plus que jamais actuel - le droit de savoir contre l'opacité des pouvoirs -, cette phrase est oubliée par l'histoire française. Pourquoi ?
Enquête sur cet oubli, ses mystères et ses détours, ce livre est une ré?exion sur la dimension prophétique de la proclamation de Bailly. On y comprendra que les combats des journalistes d'enquête et des lanceurs d'alerte, face à des pouvoirs arc-boutés sur les privilèges du secret, illustrent la portée toujours révolutionnaire de cette proclamation démocratique. -
Le bloc arc-en-ciel : pour une stratégie politique radicale et inclusive
Aurélie Trouvé
- La Decouverte
- 9 Septembre 2021
- 9782348068713
Partout, la colère monte ; partout, l'aspiration à un changement profond se fait entendre. Après vingt années d'engagement au coeur des mouvements sociaux, Aurélie Trouvé analyse dans ce livre comment l'exigence d'égalité réelle exprimée par les populations dominées est en train de bouleverser l'ordre établi. En s'engageant frontalement, sans le concours des médiations traditionnelles, ces dernières heurtent le vieux monde de la politique. Mais cette puissance qui se dégage du côté de l'écologie dissidente, des insurrections populaires, des luttes antipatriarcales et antiracistes et des mouvements syndicaux reste fragmentée, incapable de se constituer en véritable force politique.
L'hypothèse de ce livre est que la radicalité des prises de position actuelles est en réalité un facteur d'inclusion, et non de déliaison. Car cette radicalité est aussi celle des urgences écologiques, économiques et sociales, qui sont liées entre elles et qui requièrent de nous que nous nous hissions collectivement à leur hauteur. En 1969, à Chicago, la Rainbow Coalition rassemblait Black Panthers, Young Lords et Young Patriots. Cette alliance en apparence modeste d'organisations jusqu'alors désunies pour lutter contre la ségrégation raciale et sociale fit trembler les fondations de la démocratie bourgeoise états-unienne. Il est temps de renouer avec la stratégie du Bloc arc-en-ciel et de créer les conditions d'un exercice résolument démocratique du pouvoir politique. -
Le capitalisme réel ou la preuve par le virus
Antoine Perraud
- La Decouverte
- Cahiers Libres
- 1 Octobre 2020
- 9782348059551
Le capitalisme, une fois terrassé l'ennemi communiste en 1989, s'est retrouvé sans contre-modèle. Tout à son hubris de vainqueur, ce système effréné a adopté les tares du vaincu : bureaucratie, opacité, autoritarisme, inégalitarisme. Il ne manquait plus que la preuve par le virus : la pandémie de Covid-19 a fait office de révélateur et d'accélérateur en cette année 2020. Trente-quatre ans après Tchernobyl, qui avait signé l'arrêt d'obsolescence du " socialisme réel ".
Rongée par la financiarisation galopante, au service d'une nomenklatura échappant à l'impôt, cette économie globale de marché en est venue à saper les services publics et à désintégrer la classe moyenne, gage de démocratie. Tournant le dos aux approches keynéso-rooseveltiennes, débarrassé du devoir d'incarner un modèle attractif aux yeux de populations vivant sous un régime communiste, le système a muté. Et ce pour déboucher sur un capitalisme de surveillance propre à deux puissances laboratoires en la matière : la Chine et la Russie.
L'heure est au droit de grève traité en activité anticapitaliste, aux samizdats électroniques ( Leaks en tous genres), voire aux dissidents (d'Edward Snowden à Julian Assange) ; tandis que Donald Trump prend des airs de Nicolae Ceausescu. Le tout sur fond de croyance indécrottable en un marché total - le pendant de l'État total des démocraties populaires de naguère. Trente et un ans après la chute du mur de Berlin, voici que le soviétisme s'avère stade suprême du capitalisme. -
Sauver Marx ? Empire, multitude, travail immatériel
Pierre Dardot, Christian Laval, El mouhoub Mouhoud
- La Decouverte
- Armillaire
- 22 Mars 2007
- 9782707151315
Cette lecture critique d'Empire et de Multitude d'Antonio Negri et Michael Hardt, renoue avec la meilleure tradition et la vivacité de la discussion théorique et politique.
Le nom de Marx donne aujourd'hui lieu à d'étranges renversements. Tandis que certains libéraux rendent des hommages appuyés à l'auteur du Capital, nombreux sont ceux qui à gauche ne savent que faire d'un héritage jugé encombrant. L'indifférence feinte, le dogmatisme, tout comme la volonté d'ignorer, reconduisent les errements du passé et perpétuent l'impasse actuelle.
C'est le mérite de Michael Hardt et de Antonio Negri que de refuser une telle attitude en entreprenant de réviser le marxisme d'une façon créatrice et originale. Empire et Multitude marquent en effet un moment important dans le réveil d'une pensée radicale. Ils frappent par leur ambition de repenser le passage au communisme à un moment où les mots de " révolution " ou de " communisme " paraissent frappés d'un discrédit irrémédiable.
Sauver Marx ? restitue la cohérence théorique de ce nouveau marxisme, en remontant à ses sources et en mettant en évidence ses limites : difficulté de penser le sujet politique à l'ère de la mondialisation, reconduction de la thèse d'un " moteur " de l'histoire, conception unilatérale des mutations de l'ordre productif. De telles limites renvoient aux limites mêmes du marxisme : aussi est-il vain de vouloir sauver Marx des difficultés de sa propre pensée.
Pour les auteurs de ce livre, qui entend renouer avec la meilleure tradition de la discussion théorique et politique, ce que désigne toujours le nom de Marx - la critique rigoureuse du capitalisme - ne saurait donc être confondu avec le marxisme comme discours sur l'Histoire. -
Septième numéro de la revue lancée avec succès à l'été 2015 par Mediapart et La Découverte, mêlant journalisme d'investigation et édition d'idées engagée. Dix enquêtes et reportages et un reportage photographique pour replacer les idées au coeur du débat public et traiter de manière inédite, insolite et incisive, du monde intellectuel et culturel.
Dans le numéro 7 de la Revue du crieur, nous découvrons d'où vient ce qu'on appelle le " self help ", ou " développement personnel ", comment il s'est développé au cours des dernières années pour remplacer, dans les rayons des librairies, les ouvrages de psychanalyse. Les manuels de développement personnel figurent maintenant systématiquement parmi les meilleures ventes de livres. Quelle est l'histoire de cette recherche de bien être et d'accroissement des capacités personnelles ? De quoi est-ce le symptôme ? En quoi l'époque s'y reflète avec une acuité toute particulière ? Qu'y trouvent exactement leurs lecteurs et lectrices ?
La revue a également enquêté sur la plus grosse institution française consacrée à l'art moderne, le Centre Pompidou, en essayant de comprendre comment les logiques de gestion néolibérales ont perturbé les ambitions qui avaient initialement présidé à sa création.
Le Crieur s'intéresse aussi à la politique avec une des questions les plus chaudes du moment : comment les luttes dites " minoritaires " peuvent se coaliser et trouver une expression qui transcende chapelles et particularismes ? Il s'agit ici de mettre en question l'une des notions les plus critiquées par les gauches radicales, mais au potentiel insuffisamment exploré : l'" intersectionnalité ".
Et puis la revue s'est baladée du côté de Chicago, pour voir à quoi ressemble le " real " gangsta rap aujourd'hui. -
Le président de trop ; la question française
Edwy Plenel
- La Decouverte
- Poche Essais
- 16 Septembre 2021
- 9782348070105
Le présidentialisme est au régime présidentiel ce que l'intégrisme est aux religions, ce que l'absolutisme est aux monarchies, ce que le sectarisme est aux convictions. Le problème n'est pas l'existence d'une présidence de la République mais l'accaparement de cette fonction par un seul homme, véritable monarque sans couronne. Legs du bonapartisme français, notre présidentialisme est un régime d'exception devenu la norme. Une norme dont l'excès n'a cessé de s'étendre depuis le long règne de François Mitterrand.
Avec Emmanuel Macron aujourd'hui, mais dans le droit fil des ambitions de Nicolas Sarkozy et des renoncements de François Hollande hier, le présidentialisme français ne cesse de s'affirmer comme l'ennemi foncier d'une République démocratique et sociale. Cette confiscation de la volonté de tous par le pouvoir d'un seul la mine de l'intérieur, la corrompt et l'affaiblit, creusant la dépression citoyenne et accroissant la démobilisation électorale. En nos temps incertains et imprévisibles, elle pose les bases d'un régime autoritaire au service d'intérêts sociaux minoritaires.
Face à ce danger, Le Président de trop plaide pour une radicalité démocratique. Celle d'une République garantissant l'expression, la mobilisation et l'invention de la société contre les inégalités, injustices, corruptions et mensonges qu'enfantent, inévitablement, pouvoir et domination en place dans leur éternelle volonté de se succéder à eux-mêmes.
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La caste ; enquête sur cette haute fonction publique qui a pris le pouvoir
Laurent Mauduit
- La découverte
- Cahiers Libres
- 6 Septembre 2018
- 9782348037702
La victoire d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle n'est pas seulement la conséquence accidentelle d'un séisme historique qui a vu l'implosion du Parti socialiste et du parti Les Républicains. C'est aussi et surtout l'aboutissement d'une histoire longue, celle de la haute fonction publique française, notamment l'Inspection des finances, qui a progressivement cessé de défendre l'intérêt général au profit de ses seuls intérêts, ceux de l'oligarchie de Bercy. Pour comprendre cette trahison des élites publiques et décrypter les débuts de ce quinquennat qui en résulte, il faut se plonger dans l'histoire de cette caste.
Dans les années 1980, d'abord, lorsqu'elle réalise grâce aux privatisations un hold-up sur une bonne partie du CAC 40 et de la vie française des affaires. Puis peu à peu s'installe, par le biais de pantouflages ou de rétro-pantouflages de plus en plus fréquents, en consanguinité constante avec le monde de la finance pour lequel elle privatise quelques-uns des postes-clés de la République.
En servant alternativement la gauche et la droite, mais en défendant perpétuellement les mêmes politiques néolibérales, elle est finalement parvenue à installer une tyrannie de la pensée unique, ruinant la notion d'alternance démocratique.
C'est cette enquête que cet essai sur la caste s'applique à mener : en dressant un méticuleux état des lieux du système oligarchique français ; en se replongeant dans les innombrables combats menés par les défenseurs de la République - en 1848, en 1936 ou encore en 1945 - afin que celle-ci dispose d'une haute fonction publique conforme à ses valeurs. L'élection de Macron atteste que ce combat démocratique, si souvent perdu, est plus urgent que jamais.
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L'impasse national-libérale ; globalisation et repli identitaire
Jean-François Bayart
- La Decouverte
- Cahiers Libres
- 16 Mars 2017
- 9782707194107
Entre marché mondial et fierté nationale, le coeur des politiques balance. Au coeur de cette opposition réside pourtant une confusion de premier ordre, que certains nourrissent allègrement en prônant une économie débridée tout en assurant, de la même voix forte et volontaire, préserver les valeurs nationales. Une conception erronée que ce livre de Jean-François Bayart veut corriger en replaçant les deux postures dans une même continuité historique et sociale : celle du national-libéralisme.
Face aux évolutions tragiques du monde, les élites politiques semblent à court de vision, et l'invraisemblable d'hier devient la réalité d'aujourd'hui, de l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite au délitement de l'Europe, des attentats de masse à l'exode des peuples, en attendant peut-être le retour de la guerre sur le Vieux Continent ou en Asie...
Si la confusion règne ainsi, c'est parce que notre grille de lecture est tout simplement fausse. Nous croyons que le monde est pris dans deux processus contradictoires : la mondialisation, d'un côté, et le repli national-identitaire, de l'autre. Or, affirme Jean-François Bayart dans ce livre vif et tranchant, ces deux processus participent d'une même dynamique " national-libérale ", qui a conduit les politiques étrangères des pays occidentaux dans une impasse tragique. Ce n'est donc pas un hasard si certains hommes politiques, à l'instar de Sarkozy, Fillon, Valls, Poutine ou Erdogan, se réclament haut et fort tout à la fois de l'économie globale et de la souveraineté nationale.
Né du passage d'un monde d'empires à un système international d'États-nations, le national-libéralisme - libéral pour les riches, national pour les pauvres - a conduit le monde au bord du gouffre. Il est grand temps de ne plus laisser le monopole du politique aux marchands d'illusions identitaires, ces faiseurs de malheurs. -
être anticapitaliste aujourd'hui ; les défis du NPA
Philippe Pignarre
- La Decouverte
- 7 Mai 2009
- 9782707157942
Un intellectuel engagé, ancien membre de la LCR et excellent connaisseur de ce milieu militant, met en perspective la création du NPA et son nécessaire engagement, non sur le terrain de la révolution mais de la politique la plus concrète.
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La force de l'obéissance ; économie politique de la répression en tunisie
Béatrice Hibou
- La Decouverte
- 24 Août 2006
- 9782707149244
Les violations des droits de l'homme et l'absence d'opposition politique dans les dictatures font régulièrement l'objet de critiques.
Ce que l'on connaît moins, c'est le fonctionnement intime de ces régimes, les mécanismes par lesquels des populations entières se trouvent durablement assujetties. c'est ce travail de dévoilement qu'a entrepris béatrice hibou. a la croisée de deux traditions intellectuelles, l'économie politique wébérienne et l'analyse foucaldienne, elle analyse, à partir du cas de la tunisie, les modes de gouvernement et les dispositifs de l'exercice concret du pouvoir.
Elle montre comment ces dispositifs façonnent les modalités de l'obéissance, voire de l'adhésion. l'auteur fait émerger les rationalités des mécanismes d'assujettissement à partir de l'analyse de l'économie tunisienne. elle explique ainsi comment l'économie d'endettement, la fiscalité, la gestion des privatisations, l'organisation de la solidarité et de l'aide sociales créent des processus de dépendance mutuelle entre dirigeants et dirigés.
La répression et le contrôle policier apparaissent alors moins centraux que les arrangements, les accommodements, les petites ruses calculées, les compromissions au jour le jour, les instrumentalisations réciproques garantissant la légitimation quotidienne du régime. bien au-delà du seul cas tunisien, cet essai dérangeant fait comprendre comment se perpétuent les régimes autoritaires. il permet aussi d'éclairer les mécanismes de domination à l'oeuvre dans les états que l'on considère comme démocratiques.
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Conçu par les animateurs de l'association Cette France-là, ce livre se propose de dresser un état des lieux annuel de la politique d'accueil, de filtrage et d'éloignement des étrangers menée en France sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Il examine la politique d'immigration de trois points de vue : d'abord celui des hommes, des femmes et des enfants qu'elle prend pour cibles, ensuite celui de ses maîtres d'oeuvres et de ses exécutants, enfin celui des arguments avancés pour la justifier. L'ouvrage comprend donc trois parties :
- La première recense un nombre important de cas d'étrangers expulsés ou ayant fait l'objet de mesures d'éloignement. Avec leur accord et l'aide de celles et ceux qui les ont soutenus, on rapporte leur histoire, accompagnée, quand c'est possible, de leur photo : les conditions de leur arrivée en France, leur trajectoire avant d'être pris dans les rets de la politique de maîtrise des flux migratoires, les démarches entreprises pour régulariser leur situation, les tracasseries, voire les persécutions qu'ils ont subies, et les effets de celles-ci sur leur vie.
- Après ces pages consacrées aux personnes visées par la lutte contre l'immigration que N. Sarkozy appelle « subie », la deuxième partie est consacrée à ses agents : elle comprend d'une part une présentation du dispositif juridique et administratif dévolu à la réalisation du projet présidentiel en matière d' « immigration, d'intégration, d'identité nationale et de développement solidaire », et d'autre part des illustrations du fonctionnement effectif de ce dispositif : pratiques exemplaires du travail des préfectures, de la police, de la justice, mais aussi des autres services publics et des sous-traitants et collaborateurs privés de la politique gouvernementale.
- Enfin, la troisième partie de l'ouvrage s'efforce d'éprouver la pertinence des arguments qui présentent la politique d'immigration de N. Sarkozy, sinon comme une synthèse harmonieuse de fermeté, de justice et d'humanité, du moins comme une nécessité incontournable. On se propose donc de vérifier si les partisans du président de la République sont fondés à se réclamer de la rationalité économique, ou à alléguer le risque démographique et culturel que présente une gestion moins « rigoureuse » des flux migratoires, ou à affirmer que la lutte contre l'immigration irrégulière est une condition nécessaire pour l'intégration des étrangers en situation régulière, ou encore à prétendre que la politique menée est conforme aux principes et aux procédures d'un État de droit exemplaire. La politique dont N. Sarkozy a confié l'exécution au ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire est-elle cruelle pour les hommes, les femmes et les enfants qui la subissent ? Est-elle avilissante pour les agents de l'État qui la mettent en oeuvre ? Et, au-delà des effets de cette politique sur ceux qui la font comme sur ceux qui la subissent, est-elle incohérente au regard même des besoins, des dangers et des valeurs dont ses défenseurs font état pour la justifier ?
Cette France-là s'efforce de fournir des éléments de réponse à chacune de ces trois questions. Si l'ouvrage est également destiné à faciliter la tâche des historiens qui, demain, se pencheront sur la présidence de N. Sarkozy, sa principale mission consiste à demander aux édiles d'aujourd'hui et à leurs mandants s'ils sont capables de soutenir - au double sens de supporter émotionnellement et de justifier intellectuellement - ce que les premiers font au nom des seconds. Le premier volume de ces annales couvre la période allant du 6 mai 2007 au 30 juin 2008. Quatre autres suivront en février 2010, 2011, 2012 et 2013.
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Au singulier, l'espace public désigne la sphère du débat politique, la publicité des opinions privées, qui participent à la vie commune en devenant publiques. Au pluriel, les espaces publics, depuis une trentaine d'années en France, correspondent au réseau viaire, rues et boulevards, places et parvis, parcs et jardins, bref à toutes les voies de circulation qui sont ouvertes au public. Les deux ont, par conséquent, à voir avec la communication.
La mondialisation de l'économie capitaliste, la révolution communicationnelle, la mutation des supports médiatiques (appartenant à une poignée d'entreprises), le déploiement de la vidéosurveillance, la construction de murs, la privatisation de nombreux territoires urbains " effacent " les espaces publics, entravant ainsi l'émergence d'expériences alternatives. L'urbanisation planétaire, avec les centres commerciaux, le tourisme de masse, le mobilier urbain, les enclaves sécurisées, etc., transforme les usages des espaces publics et les uniformise. Pourtant, des résistances se manifestent (spectacles de rue, code de la rue, cyber-rue, etc.) et associent aux espaces publics, gratuits et accessibles, l'esprit de la ville. -
Dans ce livre ambitieux nourri de sa longue expérience, Bertrand Schwartz entend montrer que des solutions existent pour faire face à l'exclusion et au chômage. À partir d'une approche enracinée dans le concret, il apporte des réponses pratiques à des questions majeures : comment former efficacement les jeunes sans qualifications pour qu'ils trouvent un vrai emploi ? Comment limiter ou éviter l'exclusion des travailleurs qui accompagne trop souvent la modernisation des entreprises ? Comment permettre la reconversion de travailleurs qualifiés dans les secteurs les plus frappés par la crise ? À travers le récit d'une série d'expériences de formation menées pendant plus de trente ans, ce livre retrace aussi l'itinéraire d'un homme exceptionnel, sans doute le meilleur spécialiste français de ces questions. C'est un véritable message d'espoir qu'il délivre ici, en jetant les bases d'un programme d'action qui s'adresse aussi bien aux chefs d'entreprise qu'aux militants syndicaux, aux formateurs et aux travailleurs sociaux qu'aux hommes politiques.
(Cette édition numérique reprend, à l'identique, l'édition de poche de 1997)
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Ce n'est qu'un debut continuons le combat
Mouvement Du 22 Mars
- La Decouverte
- 15 Mars 2001
- 9782707134233
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Dans l'imposante bibliothèque sur la mondialisation qui s'est constituée ces dernières années, ce livre vient combler une lacune : sous une forme ramassée, écrit clairement et nourri d'exemples, il propose un bilan complet des propositions qui visent à renverser les effets négatifs de la mondialisation libérale pour les pays du Sud. L'auteur décrit d'abord sans complaisance pourquoi la situation de ces pays, excepté quelques cas en Asie, s'est détériorée par rapport à ceux du Nord. Puis elle discute la portée et les limites des propositions de réformes avancées par les mouvements citoyens qui se sont manifestés à Seattle, Porto Alegre ou Gênes, mais aussi par certains iconoclastes des institutions internationales elles-mêmes. Rendre le commerce international plus équitable, articuler finance mondiale et financement du développement, améliorer l'efficacité des politiques publiques, comprendre le rôle de la " société civile ", voilà quelques-uns des axes discutés dans ce livre. Depuis le " Nouvel ordre économique international " des années soixante-dix jusqu'aux pratiques de micro-crédit, en passant par l'aide publique au développement ou la réforme du FMI, le lecteur ne trouvera pas ici " la " réforme miraculeuse mais une réflexion qui s'efforce de mettre en cohérence des formes d'action diverses, à l'image des peuples et des économies du Sud.
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Un rêve hante ce début de millénaire, celui des biens publics mondiaux : connaissance, justice, forêts, culture, santé publique, etc.
, peuvent-ils être laissés à l'abandon ou livrés à l'appétit des puissances financières multinationales ? n'y a-t-il pas d'autres façons de gérer les richesses du monde ? d'autres manières pour les peuples de combattre leurs misères croissantes que de quémander des aides de plus en plus parcimonieuses et inadaptées ? n'ont-ils pas plutôt des droits à faire valoir à la vie, à la connaissance, à la protection et au partage équitable de ce que la terre peut offrir ?
Pour les auteurs, de tels biens ne peuvent être confiés aux mécanismes aveugles des " marchés ", ni limités à ce que ceux-ci ne peuvent pas assumer : ce sont avant tout des besoins, des exigences issus des droits humains et écologiques fondamentaux.
Malgré l'ampleur des obstacles auxquels se heurte un tel programme, les auteurs montrent qu'il n'a rien d'irréaliste. loin de cultiver une utopie béate, ils explorent des directions de lutte possibles et nécessaires. devant les dangers croissants qui menacent l'avenir de l'humanité, ils choisissent de rechercher et cultiver l'espoir là où il se trouve, aussi ténu soit-il.