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Grasset
-
Funambule majuscule ; lettre à Pierre Michon ; réponse de Pierre Michon
Guy Boley
- Grasset
- 13 Janvier 2021
- 9782246825609
Avant d'écrire, Guy Boley a lu, énormément, en vrac et à l'emporte-pièce, comme tout autodidacte. Puis, un jour, un livre de Pierre Michon, Vies minuscules. Ebloui par ce texte, il est allé le rencontrer, il y a plus de trente ans, dans une librairie, lors d'une séance de signatures. Ils sont devenus amis. Quelques années plus tard, il lui écrit cette lettre, hommage non idolâtre dans lequel il compare le métier d'écrivain à celui qui fut le sien des années durant : funambule.
Qu'ont en commun l'auteur et l'acrobate ? Presque tout de ce qui rend la vie séduisante, dont ceci : chacun doit affronter le vertige, le vide, et le risque de la chute. Parce qu'il a su braver la peur et se relever après s'être brisé maintes fois, Pierre Michon mérite, aux yeux de Guy Boley, le titre de Funambule Majuscule. Il nous dit pourquoi. Mais pour illustrer son propos, il se livre également et partage avec nous ses souvenirs d'un temps où il risquait sa peau en traversant le ciel. Il raconte comment il grimpait des mètres au-dessus du sol pour s'élever et tendre ses cordes d'acier avant de se lancer, et nous invite sur les toits, les clochers, les hauteurs, à le suivre.
Déclaration d'amour, ce court texte est le plus intime de Guy Boley. Il y assume le je pour se confier, se raconter funambule, lecteur et prétendant auteur, mais aussi revenir sur ses rêves utopiques de jeune soixante-huitard ou la mort de son père. Avec une force et une poésie brutes, il nous livre ainsi une confession inédite et une réflexion profonde et terriblement juste sur l'écriture, la littérature, et la beauté que traquent ceux qui la servent encore.
La lettre est suivie de la réponse de Pierre Michon à Guy Boley. -
Sauver les livres et les hommes
Michaeel Najeeb, Romain Gubert
- Grasset
- Document Grasset
- 11 Octobre 2017
- 9782246863199
Lorsque Mossoul tombe aux mains de Daech, plusieurs dizaines de milliers de Chrétiens fuient la plaine de Ninive, au nord de l'Irak. En quelques heures, des familles entières abandonnent leurs maisons, leurs églises et leurs cimetières, fuyant un assaut de cruauté. Elles quittent la terre de Noé, d'Abraham et de saint Thomas, la leur depuis deux millénaires.
Au cours d'une incroyable épopée, le père Michaeel Najeeb, sauve des centaines de manuscrits vieux de plusieurs siècles que les djihadistes ont juré de réduire en flamme, comme ils ont détruit Palmyre ou saccagé le tombeau de Jonas. Au péril de sa vie, ce dominicain de Mossoul nettoie, restaure et protège ces textes sacrés.
Au cours de ce long exode, il construit aussi une arche pour sauver des familles de toutes confessions, chrétiens, Yézidis ou musulmans, tous enfants du désastre. Il les nourrit, les loge, les encourage.
Voici un récit à hauteur d'homme, spirituel et pleine d'espoir. Parfois le destin est une grâce. -
Alerte : Un haut responsable de l'administration Trump parle
Anonyme
- Grasset
- 12 Février 2020
- 9782246824152
« Quand Donald Trump a été élu à cette fonction en 2016, beaucoup de gens ne savaient pas à quoi s'attendre. À présent, nous savons à quoi nous attendre. Nous le savons tous.
Dans l'histoire de la démocratie américaine, nous avons eu des présidents indisciplinés. Nous avons eu des présidents inexpérimentés. Nous avons eu des présidents amoraux. Jusqu'à présent, nous n'avons jamais eu le tout en même temps.
Ce livre veut mettre en lumière la réalité de l'administration Trump et questionner l'aptitude de l'actuel président à continuer de diriger les États-Unis d'Amérique. J'écris ces lignes à la veille de ce qui pourrait être l'élection la plus importante de nos vies à tous. » Sous couvert d'anonymat, pour la première fois, un haut responsable de l'administration Trump parle...
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« Berthe Morisot est au coeur - sinon le coeur - de la grande aventure impressionniste. Ni grâce ni muse, mais peintre à part entière dans un univers d'hommes qui admirent son pinceau, sa palette - autant que ses yeux noirs -, elle figure parmi les artistes les plus audacieux de son époque.
Degas, Monet, Renoir furent ses amis et la tenaient en haute estime. Manet l'a peinte inlassablement, elle porte son nom pour l'état-civil. Provocation... ? C'est un monde sans sexe et sans violence que j'ai choisi de peindre à travers ce portrait d'une femme - résolument pudique, secrète, étrangère à toute forme d'exhibitionnisme, et pourtant passionnée, ardente, dont toute la vie est habitée par les démons du désir et du rêve. »D. B. -
Aujourd'hui, respirer tue. En France, la pollution de l'air fait 48 000 victimes par an. C'est le plus grand scandale sanitaire de ces dernières années; les pics de pollution se succèdent et pourtant, rien ne change. Les mesures pour lutter contre cette hécatombe, dès qu'elles touchent à la voiture, se heurtent à une même critique : l'accusation en « écologie punitive ». Expression qui résume à elle seule l'impasse dans laquelle se trouve notre politique écologique. On nous demande des sacrifices plutôt que de protéger notre santé ou nos emplois.
Le pari de ce livre ? Repenser l'écologie à la racine pour la sortir de sa dimension moralisante et punitive; montrer que le souci de l'environnement n'est pas une affaire de clivage entre gauche et droite, ou entre citadins et banlieusards, mais un défi qui nous concerne tous ; et proposer, enfin, une transformation profonde : jusqu'à présent, on a voulu mettre la société au service de l'environnement, il s'agit désormais de faire l'inverse.
Un manifeste pour une écologie joyeuse, fondée sur la justice et l'innovation. -
« Je m'appelle Mehdi, Thomas, Maximilien Meklat. J'ai vingt-six ans. De décembre 2010 à février 2017, entre mes dix-neuf et mes vingt-cinq ans, j'ai publié plus de cinquante mille tweets sur mon compte Twitter, sous le pseudonyme Marcelin Deschamps, sans jamais cacher que ce compte m'appartenait. En septembre 2016, je l'ai même repris sous mon vrai nom. La plupart de mes tweets étaient bêtes et méchants, d'autres drôles; une vingtaine d'entre eux infâmes, ignobles. Je m'en suis excusé dès le début de ce que la presse a appelé l'« Affaire Meklat » et j'implore à nouveau le pardon de tous ceux qui se sont sentis blessés ou meurtris par ces tweets. Je regrette, bien plus encore que l'on ne peut m'en vouloir, de les avoir écrits.
Je sais que beaucoup me veulent à jamais interdit de parole depuis que j'ai pu écrire de tels mots : ceux-là sont libres de ne pas lire ce livre. Pour les autres, je veux revenir sur cette « Affaire Meklat », pas seulement pour essayer de comprendre ce qu'il m'est arrivé et me réconcilier avec moi-même, mais parce qu'elle peut être édifiante pour toute ma génération qui croit sincèrement à la virtualité - donc l'impunité - des paroles proférées sur les réseaux sociaux.
Si j'ai été le premier à subir les conséquences de tweets écrits sous pseudonyme, de nombreux autres ont suivi, en France et dans le monde. Comme moi, ils utilisaient Twitter quand il n'était encore qu'un terrain de jeu apparemment sans conséquence, et non le média surpuissant qu'il est devenu.
Peut-on aborder froidement, aujourd'hui, les questions de fond que Twitter pose ? Peut-on parler du caractère paradoxal de ce media qui encourage l'hystérie de l'improvisation tout en interdisant le droit à l'oubli ? Parler aussi des condamnations à perpétuité de tous ces jeunes imbéciles qui, comme moi, portent la faute de leurs premières transgressions? Puisse ce livre nourrir le débat, sans être d'emblée disqualifié du fait de son auteur. Si ce texte devait dissuader ne serait-ce qu'un jeune geek de se suicider socialement, un jour, à coups de tweets, alors il n'aura pas été inutile à mes yeux. » -
Silence, on cogne ; enquête sur les violences conjugales subies par des femmes de gendarmes et de policiers
Alizé Bernard, Sophie Boutboul
- Grasset
- 20 Novembre 2019
- 9782246818816
Alizé Bernard a été victime de violences conjugales. Si elle savait les difficultés qu'ont les femmes à parler et à se faire entendre, elle n'imaginait pas combien le statut de son conjoint rendrait son combat pour s'en sortir plus difficile encore. Car ce dernier était gendarme. Or comment faire quand celui qui vous bat se sert de son statut, représentant de l'ordre, de sa place dans l'institution policière, de sa connaissance des procédures et des liens supposés de solidarité avec ses collègues, pour vous intimider, vous dissuader de vous défendre et faire valoir vos droits ? A Sophie Boutboul, journaliste travaillant sur les violences faites aux femmes, elle a accepté de raconter son histoire ; les mois de silence, isolée en caserne, persuadée que nul n'accepterait de la croire, la peur démultipliée devant un homme incarnant la loi et disposant d'une arme de service, puis les années de luttes, seule, pour faire valoir ses droits malgré les obstacles qu'elle dénonce ; les tentatives de dissuasion de certains gendarmes, les procédures non respectées, l'absence de sanction hiérarchique, l'indulgence de certains juges. L'impression de se battre contre un système.
Au récit de son combat étape par étape, répond, en alternance, l'enquête qu'a menée Sophie Boutboul. Car le cas d'Alizé n'est pas isolé. Chaque année, des femmes meurent sous les coups et les balles de leur conjoint policier ou gendarme. Pendant un an et demi, elle a sillonné le pays pour recueillir le témoignage de femmes ayant connu le même chemin de croix : les tentatives de dissuasion, les menaces, les procédures caduques, la protection, voire l'impunité, dont certains ont joui du fait de leur statut. Pour en comprendre les raisons, elle a rencontré des avocats, juges, magistrats, les membres d'associations aidant des femmes dans le même cas, les familles des victimes, mais aussi des policiers et des gendarmes reconnaissant les conséquences de leur métier sur leur vie personnelle et l'absence de mesures pour les prévenir, et les hauts placés de l'IGPN et de l'IGGN, les instances d'inspection de la police et de la gendarmerie. Elle expose les failles d'un système qui ne pense pas la place des femmes auprès d'hommes exposés à la violence et les risques que cela implique. C'est un texte engagé qu'Alizé Bernard et Sophie Boutboul signent là. Pour permettre aux femmes victimes de telles violences de savoir qu'elles ne sont pas seules. Ouvrir le débat et proposer des pistes de réflexion, des solutions, pour protéger les victimes de ces violences particulières. -
Le chaudron français
Jean-Michel Décugis, Marc Leplongeon
- Grasset
- Document Grasset
- 13 Septembre 2017
- 9782246863021
Petite ville de Camargue coincée entre Nîmes et Montpellier, Lunel n'est plus ce coin tranquille où l'on ne jurait que par le soleil, les vignes, le football et la passion de l'arène car une vingtaine de jeunes ont quitté la ville pour la Syrie. Musulmans fraîchement convertis, juifs ou catholiques, ils avaient à peine la trentaine, ils étaient chômeurs, footballeurs ou ingénieur et tous ont fui pour rejoindre des chefs de guerre djihadistes. Exode funeste qui conduira certains d'entre eux à la mort.
Comment Lunel en est-elle arrivée là ? En quarante ans à peine, la commune est devenue une des plus pauvres de France. Le chômage, la violence, l'immigration et le racisme y ont explosé. La population s'est divisée, les communautés radicalisées et face à ce naufrage, des politiciens locaux attentistes, complaisants, souvent impuissants.
Pendant des mois, les auteurs ont arpenté cette terre devenue le symbole d'un échec national. Ils ont rencontré des religieux, modérés ou extrémistes, des jeunes et des anciens, des professeurs, chefs d'entreprises, bénévoles associatifs, des élus, des policiers, magistrats, avocats et gendarmes. L'histoire qu'ils nous racontent est celle de jeunes partis mourir et tuer en Syrie. L'histoire de ceux qui, dans l'indifférence générale, les ont soutenus ou embrigadés. Ce n'est pas l'histoire d'une ville mais celle d'une faillite française. -
« A quoi bon expliquer l'inexplicable ? Pour nombre d'entre nous, le criminel, le tueur, n'est qu'une figure maléfique que l'on préfère chasser de notre esprit d'un revers de la main. Se confronter au mal, l'approcher par celui qui l'a commis ou celui qui l'a subi, constitue nécessairement un défi car il ne peut obéir à un schéma stéréotypé. » Depuis 1984, Jean-Luc Ployé a effectué plus de 13 000 expertises psychologiques pour les tribunaux français : la moitié sont des victimes, l'autre des mis en cause. Parmi eux : Michel Fourniret, avec qui il devra passer huit heures dans une salle minuscule, sa femme Monique Olivier, qui se révèlera brillante aux tests d'intelligence, ou encore Francis Heaulme dont il découvre le haut du corps mutilé par de fréquentes autoflagellations. Son travail consiste à établir leur profil psychologique à l'aide de divers tests, d'entretiens qui lui permettent d'essayer d'entrer dans la tête des tueurs. C'est l'homme qui, aux Assises, essaiera d'éclairer ou d'étayer la décision des juges et des jurés pour les cas les plus complexes, les plus horrifiques, les plus sombres.
Jean-Luc Ployé nous dévoile ainsi les coulisses du premier travail de profilage en France, élaboré avec la gendarmerie et validé par FBI, travail qui mènera à l'interpellation de Pierre Chanal dans l'affaire des « disparus de Mourmelon ». Nous plongeons avec lui dans les coulisses d'un métier unique et fascinant : y a-t-il des formes du mal ? Existe-t-il des êtres dangereux et incurables ? Vivons-nous parmi des assassins en puissance ?
Cet ouvrage, écrit avec Mathieu Livoreil, révèle ce travail de recherche scientifique et personnel, fondé sur les carnets du psychologue pendant plus de 30 ans. Un choc. -
Un homme sous influence ; enquête sur Jean-Luc Mélenchon
Frédéric Charpier
- Grasset
- 7 Octobre 2020
- 9782246818229
« Cette enquête retrace, pour la première fois, l'histoire de la conversion de Jean-Luc Mélenchon au « bolivarisme », ce néo-populisme qualifié de « socialisme du XXIe siècle ». Mélenchon n'a jamais caché son admiration pour Hugo Chavez mais, jusqu'à présent, on ne connaissait pas la nature exacte de leurs liens. Tout se résumait à un acronyme opaque, l'ALBA, imprimé sur les programmes de la France Insoumise aux élections présidentielles de 2017. Mais derrière l'ALBA se dresse la personne d'Hugo Chavez et l'ombre d'une « opération d'influence » conduite en secret, depuis Caracas, par une « cellule spéciale » lovée au coeur du palais présidentiel. L'objectif de cette cellule était de fédérer en Europe un puissant réseau de soutien, puisant ses recrues dans les rangs de « l'autre gauche », que ce soit en Espagne, en Grande Bretagne, en Grèce ou en France.
Le bolivarisme de Mélenchon ne s'arrête pas à des alliances politiques : il a façonné par mimétisme la méthode du chef des Insoumis et de ses alliés : guerre de communication, haine des médias, stratégie d'intimidation, théories du complot érigées en système. Autant de pratiques qui ont été initiées et théorisées en Amérique Latine, au début des années 2000. Cette doctrine politique a éclaté au grand jour lors des récentes crises qui ont secoué les Insoumis. L'affaire des assistants parlementaires, celle des comptes de campagnes et les perquisitions au siège des Insoumis ont jeté une lumière crue sur le mouvement de JLM. Il s'agit à présent d'en éclairer les dessous- documents à l'appui. »F.C.Revisitant les épisodes les plus significatifs du parcours politique de Jean-Luc Mélenchon, dont son passage dans les rangs du groupe trotskiste de Pierre Lambert, Frédéric Charpier souligne les influences qui ont façonné le chef des Insoumis, du trotskisme au mitterrandisme et au « bolivarisme », esquissant le profil d'un homme toujours en quête d'un mentor providentiel. -
Pierre Ottavioli est le seul homme à avoir été tour à tour chef de trois des grands services qui ont fait la renommée du 36 quai des Orfèvres, la Brigade mondaine ou Brigade des stupéfiants et du proxénétisme, la Brigade de répression du banditisme et, le plus fameux de tous, la Brigade criminelle ; son expérience est exceptionnelle. Des crimes de droit commun aux crimes politiques il a connu un échantillonnage impressionnant : la rébellion algérienne, l'O.A.S., le guet-apens du Petit-Clamart, l'affaire Ben Barka, le terrorisme national et international, Carlos, des détournements d'avions, les chantages, les enlèvements...Désigné parfois Premier flic de France, surnommé "Monsieur Antirapt", Pierre Ottavioli eut à résoudre, l'assassinat de Jean de Broglie, l'enlèvement du baron Empain, la prise d'otage de l'ambassade d'Irak et beaucoup d'autres affaires.
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Corse, septembre 1943. Devant la défaite imminente, des SS embarquent des camions d'or, de pierres précieuses, de trésors en tout genre glanés en Afrique. Le convoi prend la mer et disparaît sous une attaque aérienne. Il n'a jamais cessé depuis d'exciter les imaginations. Des témoins de la SS, douteux et intéressés. Des plongeurs de grand fond spécialisés dans la recherche de trésors. Le ministre français des Finances ou des lords anglais. La Mafia et les services secrets. Tels sont les étonnants acteurs de la chasse au trésor de Rommel qui se poursuit encore aujourd'hui dans les eaux de l'île de Beauté. Jean-François Sers a reconstitué le déroulement de ces expéditions aussi spectaculaires que secrètes. Conteur hors pair, il les brosse comme un roman où l'aventure et le mystère sous-tendent chaque page.
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Ambassadeur d'Albanie, où le communisme fut la religion d'Etat jusqu'en 1991, Besnik Mustafaj est en France comme le Persan chez Montesquieu : neuf, étonné, curieux, ironique. Ce carnet d'un diplomate commence le 8 mai 1994 et s'achève le 7 mai 1995, au soir de la victoire de Jacques Chirac. C'est une année de vie politique française qui est ici scrutée, avec en contrepoint permanent la réalité albanaise. Comment organiser une démocratie ? Quelle est la relation entre les intellectuels et le pouvoir ? Qu'est-ce que l'Europe ? Devant chaque situation, Besnik Mustafaj s'étonne. En homme libre, mais qui sait le prix de la liberté, il s'indigne aussi. Nous autres, démocraties occidentales, savons-nous vraiment la chance que nous avons ?
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Comment ce surdoué, polytechnicien et énarque, romancier et essayiste, haut fonctionnaire et banquier, conseiller spécial du président de la République et mondain mêlé au showbiz, s'y est pris pour devenir ce qu'il est et comment, à force de vouloir réussir, il a peut-être tout raté. C'est en grand reporter que Sitbon se penche sur le passé de son "sujet" : ses origines algériennes, son parcours universitaire, ses ambitions, ses maladresses. Il interroge aussi ses proches, de ses amis intimes au Président de la République. Il ne s'agit pas d'une défense et illustration de l'intellectuel suspecté de plagiat ; ni d'une apologie du président-fondateur de la BERD accusé de mauvaise gestion. Sitbon expose les faits, les met en perspective, et dresse, ce faisant, un portrait fidèle de Jacques Attali. Mais, à travers celui-ci, n'est-ce pas, surtout, un portrait de l'époque ?
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Qui sont les classes moyennes ? Ceux qui se lèvent tôt et se couchent fatigués. Yves Messarovitch établit dans ce livre polémique le constat suivant : tandis qu'un quart de la population voit son niveau de vie prospérer, le reste, les trois quarts, s'appauvrit. Pourquoi ? Parce que la société est désormais ainsi faite qu'on récompense, en haut de l'échelle, ceux qui améliorent la productivité des entreprises, laquelle s'obtient obligatoirement en multipliant les suppressions d'emploi. Les victimes ? Toujours les classes moyennes qui ont perdu illusions et droits acquis. Sait-on qu'un cadre supérieur ne perçoit plus aujourd'hui que 20% de ce que coûte réellement son salaire à son employeur, parce que l'Etat et les organismes sociaux ponctionnent 80% ? Connaît-on assez la responsabilité d'une mafia de hauts fonctionnaires ? De l'affaissement du pouvoir d'achat au gâchis des préretraites, de la mondialisation des échanges au traité de Maastricht, voici un réquisitoire contre le mal français : la trahison de ceux qui travaillent.
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A l'automne 1944, parmi le million d'hommes qui marchent sur l'Allemagne, mille Alsaciens de tous âges et de toutes confessions se regroupent au sein d'une petite armée sans uniforme : la Brigade Alsace-Lorraine. Mille hommes sur un million : d'un point de vue stratégique, le Grand Quartier général allié n'a pas besoin d'eux et ils s'en doutent bien. Mais ils répondent à un ancien serment, prononcé aux temps les plus sombres du nazisme triomphant : ils se sont promis de rentrer chez eux les armes à la main. Il s'agit d'honneur en cet acte gratuit, c'est-à-dire moral et même religieux puisqu'ils entendent incarner l'âme de l'Alsace. Une suite de hasards - la Providence - leur donnera Malraux pour chef. Ils en furent les premiers surpris : Malraux passait alors à leurs yeux pour un dangereux aventurier communiste. Aussi l'histoire de la Brigade Alsace-Lorraine raconte-t-elle, outre une aventure de réseaux et de maquis, l'année la plus mal connue de la vie de Malraux. Année oubliée puisque Malraux, qui avait rapporté d'Asie et d'Espagne le récit de ses combats, n'écrira jamais le roman de la Résistance et de la Brigade, et de son coup de foudre pour l'Alsace.
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La terre que Dieu donna à Abraham et à son peuple se trouverait-elle non en Palestine, comme on l'a toujours cru, mais en Arabie, près des côtes fertiles qui s'étendent au sud de la Mecque ? C'est la thèse défendue par Kamal Salibi, chef du département d'histoire et d'archéologie de l'université américaine de Beyrouth. Thèse révolutionnaire, mais scientifiquement fondée sur des travaux linguistiques et géographiques minutieux, qui pourrait bouleverser une des pages essentielles de l'histoire du monde.
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Centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, été 2013 : près de deux ans après le tsunami qui provoqua l'arrêt des réacteurs, l'inondation de la centrale et des explosions en série, sur une terre contaminée, des dizaines de grues, pelleteuses, bulldozers et des milliers de silhouettes anonymes s'affairent pour tâcher de réparer la catastrophe qui a déjà chassé plus de 200 000 personnes de la région du Tohoku. Qui sont ces ouvriers courbés et silencieux, occupés à ramasser les débris radioactifs, la plupart du temps sans combinaison ? Ce sont les sacrifiés, vaste armée de travailleurs précaires venus oeuvrer, par patriotisme sacrificiel d'abord, puis par nécessité financière, au démantèlement de la centrale. Isolés dans leur propre pays, méconnus ailleurs, Arnaud Vaulerin les a suivis pendant plus de deux ans.
Souvent sans compétences, sous-payés et broyés par une administration tentaculaire où les sous-traitants sont aussi nombreux que les travaux à entreprendre, ces « gitans du nucléaires » s'exposent à des niveaux de radiations bien supérieurs au seuil maximal sur un site où règnent l'anarchie et la loi du silence. Des villages abandonnés de la côte aux réacteurs irradiés en passant par les bureaux aseptisés de la puissante Tokyo electric power company (Tepco), l'enquêteur est allé à leur rencontre pour découvrir que le pire reste peut-être à venir : niveaux de radiation records, sécurité limitée, travaux effectués à la va-vite, fuites, bricolage et risques médicaux encore méconnus, la catastrophe est loin d'être terminée.
Un grand récit, dans la lignée des Proies d'Annick Cojean - les faits sont établis dans une émotion intense, littéraire ; ce n'est pas un incident ou une enquête, c'est une plongée au pays de la mort, invisible, impensable, et qui guette tant de pays... -
Témoin privilégié, j'ai vu de 1976 à 1980 à la Rhodésie devenir le Zimbabwe, lan Smith le leader blanc faire place à Robert Mugabe, le chef des nationalistes africains.Témoin privilégié ?Oui, car témoin les armes à la main, Français engagé volontaire, au départ simple soldat au service d'une cause " anachronique " et un peu folle.Cinq ans de guerre, cinq ans d'aventures qui me porteront en tant qu'officier à la tête de mon escadron aux Grey's Scouts. Avec cette unité à cheval, j'ai combattu la guérilla des révolutionnaires noirs de la frontière montagneuse du Mozambique à la vallée du Zambèze, aux chutes Victoria, en passant par les fameuses ruines, jamais expliquées, de Zimbabwe.De retour en Europe, j'ai ouvert mes carnets de route à Jérôme Sarde. Il en a tiré le livre qui suit...P.O.
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Mike Tyson, c'est un mythe américain. Controversé, adulé, rebelle, manipulateur, jusqu'à ce jour du 16 janvier 1999, où, sur le ring, il avait la terreur au fond des yeux. Il fut pourtant victorieux.
Mike Tyson, c'est aussi un gosse, né dans le Bronx en 1966, élevé dans la rue, éduqué en maison de correction, arrêté plus de trente fois depuis l'âge de treize ans. Quand l'entraîneur Cus D'Amato le remarque, Mike Tyson n'est qu'un adolescent sans père, qui fonce tout droit vers le crime. Il frappe alors des sparring-partners qui ont deux fois son âge. Il bouscule tout sur son passage. Il vaut de l'or. En 1986, à vingt ans, après des dizaines de combats gagnés, il obtient le titre de champion du monde WBC à Las Vegas.
Mike Tyson est-il vraiment le modèle de l'intégration pour des générations de Noirs venus du ghetto ? Ou, au contraire, un comédien flambeur, une brute narcissique, alcoolique, dopée aux stéroïdes, qui sera condamnée par l'Etat d'Indianapolis pour le viol d'une jeune fille de dix-huit ans ? Ou encore la bête qui arrache à coups de dents l'oreille d'Evander Holyfield oe Frédéric-N. Roux montre l'envers du décor américain dans cette biographie incroyablement fouillée : c'est l'épopée tragi-comique des années quatre-vingt où, de gymnases qui sentent la sueur jusqu'à l'arrière des limousines, se bousculent Donald Trump, Muhammad Ali, Jesse Jackson, bien d'autres, des avocats véreux, des entraîneurs marrons, des filles d'un soir, des aventurières de toujours, un monde de démesure où tout s'achète, les muscles comme les âmes : un monde où l'exploit peut engendrer le désir de tuer ou de mourir.
Frédéric-N. Roux, né en 1947, a été boxeur amateur avant d'être journaliste et écrivain. Il a publié, entre autres, Lève ton gauche ! (suivi de P.S., coll. " La Noire " , Gallimard, 1996) et Mal de père (Flammarion, 1996).
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Toute sa vie, Malika Oufkir a été prisonnière.
C'est à l'âge de cinq ans que la fille aînée du général Oufkir est adoptée par Mohammed V et élevée dans le Palais du Roi, à Rabat, dont elle ne sort que rarement. Défilent devant les yeux d'une princesse espiègle et effrayée les courtisanes du Harem, les esclaves du Feu, les gouvernantes à l'accent allemand. A sa sortie du palais, la fière descendante des Berbères compte parmi les héritières les plus courtisées du Royaume.
La tentative de coup d'Etat du 16 août 1972 contre Hassan II en décide autrement. Ce sera la mort pour le général Oufkir, et la prison pour sa femme Fatéma, et ses six enfants dont le plus jeune n'a pas trois ans ! Des murailles du désert aux cellules envahies par les scorpions, Malika élève ses frères et soeurs et refuse qu'on les laisse mourir. Ils resteront enfermés vingt ans dans des conditions inhumaines.
Schéhérazade moderne, Malika n'a rien oublié : l'angoisse des nuits solitaires, la faim et la soif, les frustrations d'une femme privée d'amour, mais aussi l'humour d'une famille à qui l'on veut infliger le pire des châtiments, l'oubli. Elle évoque aussi cette incroyable évasion à mains nues et l'errance clandestine de Casablanca à Tanger, de Tanger à Paris.
Aujourd'hui dans une fresque qui se lit comme un conte des Mille et Une Nuits, Malika la prisonnière devient enfin une femme libre. C'est un témoignage bouleversant qu'elle a confie à Michèle Fitoussi.
Malika Oufkir est née le 2 avril 1953 au Maroc, Michèle Fatoussi est l'auteur chez Grasset de deux romans et d'un recueil de nouvelles. -
En 1940, Suzanne Massu quitte la France dans l'avion de Saint-Exupéry qui rejoint Alger. Puis elle gagne New York, où elle rencontre une étonnante Américaine, qui s'est mise en tête de former une unité sanitaire modèle de première ligne...
Inculquer la discipline militaire à des jeunes femmes du meilleur monde n'est pas une mince affaire, et ce récit nous vaut des pages savoureuses. Baptisé "Rochambeau" en souvenir du compagnon de La Fayette, le groupe embarque sur le Pasteur. A Rabat, il est intégré à la 2e D.B. Les soldats de Leclerc appellent "Rochambelles" ces ambulancières auxquelles se joignent d'autres françaises, réfugiées ou pieds-noirs.
Devenue le chef des Rochambelles, Suzanne Massu va vivre mille aventures, tantôt tragiques, tantôt cocasses, toujours héroïques. S'en tenant à la chose vécue, elle nous raconte l'épopée Leclerc, du Maroc à Berchtesgaden, et son livre, grave et plein d'humour, a les qualités de la vie même.
Suzanne Massu, épouse du général Massu, est décédée en 1977. Elle était officier de la Légion d'honneur et titulaire de la Croix de Guerre avec quatre citations. -
François Michelin, qui fut le patron le plus secret de France, parle.
En charge d'une entreprise dont le coeur est à Clermont-Ferrand mais que la mondialisation a rendue sans frontières, François Michelin est hanté par le souci des hommes autant que par la passion de l'entreprise. A sa manière concrète, souvent visionnaire, dans une langue simple qui s'adresse à tous, il pose des questions touchant l'avenir de la France : peut-on concilier les besoins de l'homme et les besoins de la rentabilité ? La politique dirigiste de l'Etat n'est-elle pas un frein à l'expression de la liberté créative ? Le capitalisme est-il immoral ? De la théorie de la délocalisation au chômage européen, de la dimension fondamentale du travail humain aux considérations religieuses, de l'ingérence de l'Etat au rôle responsable de l'acheteur, de la technologie de l'objet à la dimension mystérieuse de l'homme, à la splendeur cachée au coeur de l'économie, François Michelin partage ses réflexions sur le monde qui nous entoure.
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Quand Reiser est mort en 1983 (vingt ans en 2003), Hara-Kiri titra : Reiser va mieux, il est allé au cimetière à pied. Reiser n'est jamais arrivé au cimetière, il vit encore : l'humour et le sexe des années 2000 doivent presque tout à ses dessins incontournables. Son Gros Dégueulasse au slip douteux est un mythe contemporain. Ses Copines aux seins rebelles sont toujours aussi affranchies et sexy. Son bestiaire, du rat à l'éléphant, préfiguration du zoo humain, est tordant.
Reiser, d'un trait jaillissant, survolté, inventa le dessin de moeurs. Il jonglait avec les idées et les fantasmes les plus fous. Mais que connaît-on de sa vie, foudroyée par le cancer à 42 ans ? Sait-on qu'il est né (en 1941) d'une mère femme de ménage et d'un père inconnu qu'il soupçonna être un soldat allemand ? Sait-on qu'il pointa comme grouillot aux vins Nicolas avant de vivre la folle aventure d'Hara-Kiri, le journal bête et méchant du Professeur Choron et de Cavanna ? Sait-on que cet anarchiste se passionnait pour les nouvelles énergies et l'architecture ? Et se souvient-on que Reiser, qui passe pour le voyeur le plus drôle des années 1970, fut en amour le charme incarné, l'ami des femmes, mieux, un féministe avant l'heure ?
Jean-Marc Parisis nous entraîne dans le fracas d'une vie en éclats, éclairée par de multiples témoignages et documents. La France de De Gaulle, de Pompidou, de Giscard, défile. La France des Trente Glorieuses, de Mai 68 et de la censure, dont Reiser, ce Céline de la BD, tira le portrait en rigolant. Au fil d'une biographie nerveuse et superbement écrite, on retrouve Coluche, Wolinski, Cabu, le chaudron sensuel de Charlie-Hebdo, une génération libertaire et blagueuse. Reiser a dessiné et colonisé notre imaginaire. Il est éternel.