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Nouvelle édition en 2016
-
Le sang des promesses Tome 2 ; incendies
Wajdi Mouawad
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- Babel
- 12 Novembre 2012
- 9782742793129
Au début de l'histoire, la mort d'une femme qui, il y a longtemps déjà, a décidé de se taire. Elle adresse ses dernières volontés aux jumeaux Jeanne et Simon, ses enfants. C'est le début d'un périple lourd de révélations sur leur identité. Le deuxième volet du cycle dramaturgique présenté dans son intégralité au festival d'Avignon 2009.
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Au cinéma ou dans les séries, les figurants sont toujours flous, de dos ; ils ne font que passer. À la fois invisibles et indispensables, ils font partie de l'image, de sa fabrication, de son réalisme, mais doivent se fondre dans le décor. Avoir l'air vrai sans se faire remarquer. En transposant le plateau de cinéma sur une scène de théâtre, Delphine de Vigan leur offre le premier plan, le premier rôle, le devant de la scène. Cécile, Orso, Bruno, Joyce et Nora se rencontrent sur un tournage. Ils sont plus ou moins dirigés par un assistant totalement débordé. Peu à peu, les rôles s'inversent... Et si nous étions, tous, les figurants d'une vaste histoire qui nous dépasse ?
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L'attente comprend deux phases, l'ennui et l'angoisse. La pièce comprend donc deux actes, l'un grotesque, l'autre grave.
Préoccupé de peu de choses hormis ses chaussures, la perspective de se pendre au seul arbre qui rompt la monotonie du paysage et Vladimir, son compagnon d'infortune, Estragon attend. Il attend Godot comme un sauveur. Mais pas plus que Vladimir, il ne connaît Godot. Aucun ne sait au juste de quoi ce mystérieux personnage doit les sauver, si ce n'est peut-être, justement, de l'horrible attente. Liés par un étrange rapport de force et de tendresse, ils se haranguent l'un et l'autre et s'affublent de surnoms ridicules. Outre que ces diminutifs suggèrent que Godot pourrait bien être une synthèse qui ne se réalisera qu'au prix d'un anéantissement, Didi et Gogo portent en leur sein la répétition, tout comme le discours de Lucky, disque rayé qui figure le piétinement incessant auquel se réduit toute tentative de production de sens.
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«Garcin : - Le bronze... (Il le caresse.) Eh bien, voici le moment. Le bronze est là, je le contemple et je com prends que je suis en enfer. Je vous dis que tout était prévu. Ils avaient prévu que je me tiendrais devant cette cheminée, pressant ma main sur ce bronze, avec tous ces regards sur moi. Tous ces regards qui me mangent... (Il se retourne brusquement.) Ha ! vous n'êtes que deux ? Je vous croyais beaucoup plus nombreuses. (Il rit.) Alors, c'est ça l'enfer. Je n'aurais jamais cru... Vous vous rappelez : le soufre, le bûcher, le gril... Ah ! quelle plaisanterie. Pas besoin de gril : l'enfer, c'est les Autres.»
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«Ce sont eux qui sont beaux. J'ai eu tort ! Oh ! comme je voudrais être comme eux. Je n'ai pas de corne, hélas ! Que c'est laid, un front plat. Il m'en faudrait une ou deux, pour rehausser mes traits tombants. Ça viendra peut-être, et je n'aurai plus honte, je pourrai aller tous les retrouver. Mais ça ne pousse pas ! (Il regarde les paumes de ses mains.) Mes mains sont moites. Deviendrontelles rugueuses ? (Il enlève son veston, défait sa chemise, contemple sa poitrine dans la glace.) J'ai la peau flasque. Ah, ce corps trop blanc, et poilu ! Comme je voudrais avoir une peau dure et cette magnifique couleur d'un vert sombre, une nudité décente, sans poils, comme la leur !»
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MARC Comment peux-tu dire, devant moi, que ces couleurs te touchent ?... YVAN Parce que c'est la vérité. MARC La vérité ? Ces couleurs te touchent ? YVAN Oui. Ces couleurs me touchent. MARC Ces couleurs te touchent, Yvan ? ! SERGE Ces couleurs le touchent ! Il a le droit ! MARC Non, il n'a pas le droit. SERGE Comment, il n'a pas le droit ?
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«En février 1905, à Moscou, un groupe de terroristes, appartenant au parti socialiste révolutionnaire, organisait un attentat à la bombe contre le grand-duc Serge, oncle du tsar. Cet attentat et les circonstances singulières qui l'ont précédé et suivi font le sujet des Justes. Si extraordinaires que puissent paraître, en effet, certaines des situations de cette pièce, elles sont pourtant historiques. Ceci ne veut pas dire, on le verra d'ailleurs, que Les Justes soient une pièce historique. Mais tous les personnages ont réellement existé et se sont conduits comme je le dis. J'ai seulement tâché à rendre vraisemblable ce qui était déjà vrai... La haine qui pesait sur ces âmes exceptionnelles comme une intolérable souffrance est devenue un système confortable. Raison de plus pour évoquer ces grandes ombres, leur juste révolte, leur fraternité difficile, les efforts démesurés qu'elles firent pour se mettre en accord avec le meurtre - et pour dire ainsi où est notre fidélité.» Albert Camus.
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«Une sorte d'épouvante emplit Eschyle d'un bout à l'autre ; une méduse profonde s'y dessine vaguement derrière les figures qui se meuvent dans la lumière. Eschyle est magnifique et formidable, comme si l'on voyait un froncement de sourcil au-dessus du soleil.» Victor Hugo.
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«Mme Smith : Tiens, il est neuf heures. Nous avons mangé de la soupe, du poisson, des pommes de terre au lard, de la salade anglaise. Les enfants ont bu de l'eau anglaise. Nous avons bien mangé ce soir. C'est parce que nous habitons dans les environs de Londres et que notre nom est Smith...»
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«Le tambour : Quand j'ai dîné, il y a des fois que je sens une espèce de démangeaison ici. Ça me chatouille, ou plutôt ça me grattouille.Knock : Attention. Ne confondons pas. Est-ce que ça vous chatouille, ou est-ce que ça vous grattouille ?Le tambour : Ça me grattouille. Mais ça me chatouille bien un peu aussi...Knock : Est-ce que ça ne vous grattouille pas davantage quand vous avez mangé de la tête de veau à la vinaigrette ?Le tambour : Je n'en mange jamais. Mais il me semble que si j'en mangeais, effectivement, ça me grattouillerait plus.»
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Aimable jeune homme et auteur à demi-succès patronné par Sarah Bernhardt, Rostand devient du jour au lendemain avec Cyrano de Bergerac un héros national, sur-le-champ décoré de la Légion d'honneur. Somptueux divertissement poético-militaire, pièce historique qui rappelait à la fois Les Trois Mousquetaires et le monde des précieux, drame en vers d'une ahurissante virtuosité où parut revivre le meilleur de Ruy Blas, Cyrano conquit sans peine un public lassé du théâtre d'idées, qu'enflamma le patriotisme culturel de l'auteur. «Ainsi, il y a un chef-d'oeuvre de plus au monde», écrivait Jules Renard le soir de la générale. Il faut sans doute en rabattre un peu, mais un peu seulement : bien que né dans le sérail de la plus bourgeoise des bourgeoisies, Cyrano demeure la plus grande réussite de théâtre populaire à ce jour connue et le dernier acte, avec son couvent et ses feuilles mortes, est aussi émouvant qu'un finale de Verdi.
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* Pièce en un acte pour quatre personnages, écrite en français entre 1954 et 1956. Première publication aux Éditions de Minuit : Fin de partie, suivi de Acte sans paroles I, 1957.
* Fin de partie a été créé, en français, le 1er avril 1957, à Londres, au Royal Court Theatre, dans une mise en scène de Roger Blin, avec la distribution suivante : Nagg (Georges Adet), Nell (Christine Tsingos), Hamm (Roger Blin), Clov (Jean Martin). La pièce a été reprise le même mois, à Paris, au Studio des Champs-Élysées, avec la même distribution, à cette exception près que le rôle de Nell était alors tenu par Germaine de France.
« Dans Fin de partie il y a déjà cette notion d'immobilité, cette notion d'enfouissement. Le personnage principal est dans un fauteuil, il est infirme et aveugle, et tous les mouvements qu'il peut faire c'est sur son fauteuil roulant, poussé par un domestique, peut-être un fils adoptif, qui est lui-même assez malade, mal en point, qui marche difficilement. Et ce vieillard a ses parents encore, qui sont dans des poubelles, son père et sa mère qu'on voit de temps en temps apparaître et qui ont un très charmant dialogue d'amour.
Nous voyons deux êtres qui se déchirent, qui jouent une partie comme une partie d'échecs et ils marquent des points, l'un après l'autre, mais celui qui peut bouger a peut-être une plus grande chance de s'en tirer, seulement ils sont liés, organiquement, par une espèce de tendresse qui s'exprime avec beaucoup de haine, de sarcasme, et par tout un jeu. Par conséquent, il y a dans cette pièce - qui est à un niveau théâtral absolument direct, où il n'y a pas d'immense symbole à chercher, où le style est d'une absolue simplicité -, il y a cette espèce de jeu qu'ils se font l'un à l'autre, et qui se termine aussi d'une façon ambiguë parce que le suspense dérisoire de la pièce, s'il y a suspense, c'est ce fils Clov, partira-t-il ou non ? Et on ne le sait pas jusqu'à la fin.
Je dois dire aussi que c'est une pièce comique. Les exégètes de Beckett parlent d'un « message », d'une espèce de chose comme ça. Ils oublient de dire le principal, c'est que c'est une chose qui est une découverte du langage, de faire exploser un langage très quotidien. Il n'y a pas de littérature plaquée, absolument pas. Faire exploser un langage quotidien où chaque chose est à la fois comique et tragique ».
Roger Blin
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Une toute jeune fille comprend difficilement les derniers mots de sa mère mourante, mais n'ose les lui faire répéter. Pourtant voilà Cendrillon liée à cette phrase : "Tant que tu penseras à moi tout le temps, sans jamais m'oublier plus de cinq minutes, je ne mourrai pas tout à fait." Joël Pommerat part du deuil et de ce malentendu pour éclairer le conte d'une nouvelle lumière.
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Claire et Solange sont au service de Madame depuis des années. Elles l'aiment beaucoup, à tel point qu'elles décident de la tuer... Quelques gouttes de poison dans le tilleul quotidien, et l'affaire sera réglée. Encore faut-il faire boire sa tisane à Madame, complètement dé-bor-dée depuis que Monsieur est en prison : et pour honorer au mieux son mari qui va être libéré, il lui faut de nouvelles toilettes, de nouveaux chapeaux... Une comédie qui tourne vraiment mal, une poésie étrange, un théâtre résolument moderne dans lequel chacun cherche sa place : Claire, Solange et Madame forment un trio étonnant.
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1537 : le duc Alexandre de Médicis règne sur Florence dans la débauche et l'excès, accompagné dans ses entreprises par son cousin, Lorenzo. Autrefois de réputation vertueuse, ce dernier a fait volte-face, et c'est avec cynisme qu'il soutient désormais les projets du tyran. Est-il réellement dépravé ? Ou s'agit-il d'un leurre, voué à dissimuler une ambition aussi héroïque que désespérée ? Drame romantique inspiré d'un personnage historique, Lorenzaccio (1834) est l'histoire d'une dépossession de soi que seul un acte radical peut espérer conjurer.
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Deux journées sous le soleil, au cours desquelles, enfouie dans la terre jusqu'au torse puis jusqu'au cou, Winnie dure. Avalée par le sol, elle se dit légère. Appuyant de temps à autre son discours sur les restes de son Willie qui achève de remuer et peut-être de vivre, elle bavarde à petits coups, prie, raconte, chantonne et se souvient, recense ses derniers maux et ses derniers biens avec la souriante sérénité de celle qu'une grâce singulière a visitée : ce qui nous paraît enfer lui est tout-venant, un mot de Willie est une joie, un jour sans mourir est un beau jour. Mesurée, indulgente, elle règne sur son malheur.
Ludovic Janvier, Beckett par lui-même, Le Seuil, 1969. -
Roberto Zucco ; Tabataba et Coco
Bernard-Marie Koltès
- Éditions de Minuit
- 11 Janvier 2011
- 9782707321749
Un trajet invraisemblable, un personnage mythique, un héros comme Samson ou Goliath, monstres de force, abattus finalement par un caillou ou par une femme.
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Un fils retrouve son père à la morgue et décide de le faire enterrer dans son pays d'origine dévasté par des années de combats. Le premier volet du cycle dramaturgique présenté dans son intégralité au festival d'Avignon 2009.
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Après la première représentation du Tartuffe, le roi se voit obligé d'interdire la pièce et certains vont jusqu'à demander le bûcher pour son auteur. C'est que dans cette comédie, Molière dénonce la fausse dévotion, l'hypocrisie, l'imposture au service de l'ambition. Les amours de Marianne et de Valère sont menacées par le culte sans bornes que voue le bourgeois Orgon à un certain Tartuffe à qui il veut marier sa fille. Le héros, machiavélique et infâme, dont l'hypocrisie révolte les autres membres de la famille, entreprend de séduire Elmire, la femme de son hôte... Querelles, affrontements, portes qui claquent, supplications, l'un qui écoute aux portes, l'autre qui se cache sous la table, un huissier qui vient saisir les meubles, un Exempt qui fait intervenir la force publique : on n'a pas le temps de s'ennuyer dans la maison Orgon, le train y est infernal.
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«Caligula : C'est une vérité toute simple et toute claire, un peu bête, mais difficile à découvrir et lourde à porter.Hélicon : Et qu'est-ce donc que cette vérité, Caïus ?Caligula : Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux.Hélicon : Allons, Caïus, c'est une vérité dont on s'arrange très bien. Regarde autour de toi. Ce n'est pas cela qui les empêche de déjeuner.Caligula : Alors, c'est que tout, autour de moi, est mensonge, et moi, je veux qu'on vive dans la vérité !»
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Alceste est un «mélancolique» qui s'aveugle sur lui-même pour mieux condamner les autres. Placé dans une situation sociale comique, amoureux d'une coquette, il voit défiler tous les types humains qu'il réprouve. Molière a enfermé toute une époque dans un salon mondain, pour critiquer une société ambitieuse, avide et cynique. Il donne parfois raison à Alceste, lui qui refuse de se soumettre au mensonge et à l'artifice, lui qui affirme radicalement : «J'ai tort, ou j'ai raison.» Alceste n'est pas en accord avec son temps : il rejette les compromis, proteste contre la frivolité des salons et la fausseté des rapports humains. Le Misanthrope est ainsi la pièce la plus complexe de Molière, car la plus fidèle aux contradictions de l'homme et de la société.
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Dynamitée par la violence du monde d'aujourd'hui, l'histoire intime d'Eitan, jeune scientifique allemand d'origine israélienne confronté à un violent conflit avec son père, montre comment, dans les luttes fratricides, il n'existe aucune réalité qui puisse dominer une autre. Tout conflit cache un labyrinthe où va, effroyable, le monstre aveugle des héritages oubliés. «Tous des oiseaux» est au programme du bac Théâtre 2019/2020.
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À lire un résumé quelconque de cette comédie-féerie, on perd pied dès la deuxième ligne. Deux éléments importants : une intrigue amoureuse, censée se passer à Athènes (Shakespeare s'inspire de sources antiques), et le royaume des fées, gouverné par Obéron et son épouse Titania, flanqués du lutin Puck, symbole des caprices de l'amour. Obéron, roi des elfes, ordonne à Puck de verser un philtre d'amour dans les yeux de Démétrius, jeune homme grec brouillé avec Hélène, et dans les yeux de sa femme, Titania, pour qu'elle tombe amoureuse d'un homme à tête d'âne (le tisserand Bottom), venu répéter la pièce que l'on doit jouer aux noces de Thésée et d'Hippolyta, reine des amazones. Après la réconciliation générale procurée par Obéron, Bottom et ses compagnons jouent Pyrame et Thisbé, théâtre dans le théâtre. Cette féerie entrelace donc dans une fugue plaisirs et intrigues, qu'elle noue et dénoue, comme elle rassemble la tradition grecque et les légendes de la forêt. Obéron et Titania rappellent Zeus et Héra, alor que Puck vient du fantastique scandinave. L'ensemble constitue un monde de rêve, où les personnages deviennent semblables aux elfes, où l'univers de la chevalerie se mêle aux allégories de la Renaissance.