Dans Le Mariage du Ciel et de l'Enfer, recueil de poésies en prose publié en 1790, William Blake exprime sa méfiance vis-à-vis de la conception religieuse manichéenne de la vie. En Enfer, la sagesse des démons triomphe sur celle des anges. L'Âme et le Corps ne sont pas deux entités distinctes.
Au milieu d'un paysage campagnard - par ailleurs remarquablement décrit - s'élève le chant d'un coq. Banal au demeurant, sauf que ce chant-là, puissant et incroyablement mélodieux, prend des airs de cantiques et possède l'étrange vertu de chasser la moindre idée noire de quiconque viendrait à l'entendre. Hilarant et loufoque, le récit de Melville nous entraîne sur les talons du protagoniste, homme endetté et buveur invétéré, dans une truculente course au coq dont la conclusion tragique n'altère en rien la fraîcheur du texte. Mi allégorie, mi conte rural, Cocorico est un récit dont on suit la trame inhabituelle avec une impatience enjouée.
Dans les récits réunis ici se tissent des correspondances thématiques, notamment celle de l'individu en lutte avec le conformisme de son entourage. Touchantes, d'une grande finesse mais également d'une grande malice, ces nouvelles sont de véritables petits joyaux d'un des grands maîtres de la littérature américaine.