Prix Robert-Cliche 2021 ll s'est assis là où se rendaient les vagues pour observer la danse singulière des particules. Elles avaient un comportement plus animal que minéral. Il était facile de leur prêter une volonté : déplier le plus loin possible, en longues traînées, leur chatoiement bizarre. Saisi par le phénomène, Goyette n'a pas reculé. Le fleuve lui est rentré dans les souliers, dans les pantalons, dans la raie. C'était froid, et de plus en plus magnifique. Grâce à leur énorme usine, les Lelarge contrôlent le marché des fruits de mer sur la Côte-Nord quand survient, sur la plage de Baie-Trinité, un visiteur à l'élégance suspecte, lié à un mystérieux conglomérat japonais. Pour Frédéric Goyette, fonctionnaire dépressif de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, amateur d'aquavit et de jazz inécoutable, c'est le début de l'enquête. Quant à Laurie Lelarge, cadette rebelle de sa famille, l'homme en vient vite à exercer sur elle un attrait confus, mais irrépressible. Elle ignore encore que Mori Ishikawa est l'auteur d'une invention qui est promise à changer le cours de l'histoire...
En tant que deuxième économie mondiale, la Chine étend son influence à travers le monde avec la complicité de nations démocratiques.
Joanna Chiu a passé une décennie à suivre l'ascension propulsive de la Chine, depuis les aspects politiques de son projet d'investissement mondial de plusieurs milliards de dollars sur la « Nouvelle route de la soie » jusqu'à son influence croissante sur les pays étrangers et les institutions multilatérales grâce aux efforts du « Front uni ».
Pendant trop longtemps, les sociétés occidentales ont mal géré ou simplement ignoré les actions de Pékin, par intérêt personnel étroit. Au fil du temps, soutient Chiu, des décennies d'interprétation délibérément erronée sont devenues une complicité néfaste dans la diplomatie toxique, les violations des droits de l'homme et l'ingérence étrangère observées aujourd'hui en Chine.
Des chapitres captivants transportent les lecteurs dans un lac gelé en Russie, des manifestations à Hong Kong, des églises clandestines à Pékin et des communautés ouïghoures en exil en Turquie, exposant la surveillance de haute technologie et les mesures agressives de Pékin, qui entraînent des violations des droits de l'homme contre ceux qui contestent son pouvoir.
En octobre 1963, André Malraux, ministre des Affaires culturelles de Charles de Gaulle, retrouve au Québec son homologue Georges-Emile Lapalme pour une visite officielle. L'auteur de La condition humaine, le philosophe de l'art, le combattant de la guerre d'Espagne et de la Résistance, est en service commandé. Dès 1960, le général lui avait dit : "Malraux, il faut s'occuper du Québec". Pendant une semaine où se succèdent les discours prononcés sans notes, le ministre, affinant sa compréhension d'un pays et d'un peuple qu'il découvre, les intégre à sa vision universaliste de l'avenir de l'humanité et de la francophonie.
La nation qui n'allait pas de soi traverse l'histoire du Québec, de la Conquête à nos jours, s'attachant à montrer, notamment sous la plume de ses grands historiens, politiciens et intellectuels, la présence et l'influence de ce que l'auteur appelle la mythologie politique de la vulnérabilité. Une thèse centrale du livre est en effet que la perspective de sa propre disparition a été un élément moteur de l'action politique qui a permis à la nation québécoise de s'affirmer et de perdurer.
- J'ai le goût de t'acheter quelque chose ! Je peux t'acheter quelque chose ?
Il sautillait littéralement, me devançant sur le trottoir comme pour évacuer un trop-plein d'énergie.
- De quoi tu parles ?
- Tu voudrais quoi, Émilie ?
- Je veux rien.
- Un café ? Un nouveau manteau ?
Il revenait vers moi pour me prendre par les épaules, puis se remettait à faire des bonds en énumérant toutes les choses qu'il pourrait m'acheter.
Il jubilait. Moi, je me sentais... C'était quoi, donc, ce sentiment ? C'était flou, comme l'embryon d'une émotion. Peut-être l'humiliation.