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luis bunuel
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Le chien andalou et autres textes poétiques
Luis Bunuel
- Gallimard
- Poésie Gallimard
- 2 Juin 2022
- 9782072893858
Avant d'être le cinéaste universellement reconnu que nous savons, Luis Bunuel (1900-1983) a été dans les années 20, à Madrid puis à Paris, comme ses amis Garcia Lorca et Dali, un poète conséquent. Le recueil Le chien andalou auquel nous avons adjoint de nombreux textes, relève assurément au premier chef de l'univers surréaliste, insolent et libertaire, dont Bunuel prouve qu'il fut avant même la rencontre avec Breton et la réalisation des films L'âge d'or et Un chien andalou, un des plus justes interprètes.
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Ce qui me frappe, dans le livre de Luis, c'est la richesse et la diversité de cette longue vie, à cheval sur plusieurs pays, sur plusieurs cultures.
Elle va du Moyen Age aux Temps modernes. Elle passe par le surréalisme, la guerre d'Espagne, Hollywood, le Mexique. Elle est faite d'humour, de solitude, d'amitié, d'imagination. Elle est vue par un des regards les plus aigus et les plus profonds d'aujourd'hui, celui d'un ermite rieur et par moments mélancolique. Ce qui me frappe aussi, c'est, comme dans un roman picaresque espagnol, le plaisir de la halte, de l'anecdote et du bon temps.
Luis s'arrête soudain, s'assied sous un arbre au bord de la route et se met à parler des choses importantes : le vin, l'amour, Dieu, le hasard, les rêves et la mort. Puis il repart sur son chemin ensoleillé. Image d'un individu exceptionnel, promenade étonnante et quelquefois perverse dans un siècle mouvementé, ce livre est aussi une affirmation constante : une morale personnelle rigoureuse est la seule exigence qui puisse gouverner la vie.
Mais comment devient-on ce qu'on est ? Voici une tentative de réponse à cette très vieille question. Voici l'approche d'un destin, l'aventure secrète d'une vie balancée comme toutes les vies, entre le hasard et la liberté. (Jean-Claude Carrière)
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Le père du cinéma surréaliste (Calanda, 1900, Mexico, 1983), auteur du Chien andalou, de l'Âge d'or, de L'Ange exterminateur et du Fantôme de la liberté ne raconte pas sa vie à la façon d'un historien : « Je ne me suis aidé d'aucune note, d'aucun livre, avec mes affirmations, mes hésitations, mes répétitions, mes lacunes, avec mes vérités et mes mensonges, pour le dire en un mot : ma mémoire. » Une mémoire bouleversante à l'image d'un homme exceptionnel. Après une éducation sévère en Espagne, on le voit côtoyer Garcia Lorca et Dali avec qui il coréalise Un chien andalou, film qui fera sensation auprès des surréalistes : Breton, Cocteau , Ernst, Magritte... La provocation, la violence et l'érotisme latents font scandale, et Buñuel connaît la censure : L'Âge d'or est d'abord interdit et ne sera à nouveau dans les salles obscures. . . que cinquante ans plus tard ! Après un bref séjour à Hollywood, il part pour New York et travaille dès lors pour le musée d'Art moderne. Installé au Mexique à partir de 1947, il se montre très productif : Los Olividados, La vie criminelle d'Archibald de la Cruz, Viridiana (Palme d'or du festival de Cannes en 1961), Le Charme discret de la bourgeoisie (Oscar du meilleur film étranger en 1972), Belle de jour restent parmi ses films les plus célèbres.