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La guerre est dans les mots et il faut crier
Antoine Charbonneau-Demers, Florian Grandena, Pierre-luc Landry
- Triptyque
- Queer
- 1 Avril 2022
- 9782898011634
Pour Florian Grandena et Pierre-Luc Landry, le queer est « un bouclier contre l'oppression ». Avec La guerre est dans les mots et il faut les crier, ils souhaitent « exprimer leur ras-lebol par rapport à certains discours médiatiques, culturels et sociaux entourant les luttes et les politiques identitaires LGBTQIA2S+ ». Afin de dénoncer des « stratégies assimilationnistes », révéler « une nouvelle homophobie » et « un conformisme grossier », ils adoptent une grande liberté de ton, à la fois érudit et populaire, tenant de la recherche aussi bien que de la création, le tout orné des illustrations d'Antoine Charbonneau-Demers. « Nous sommes pédés, tapettes, faggots, cocksuckers ; nous avons entendu toutes les insultes, et nous les récupérons ; nous sommes queers, et nous avons décidé que la guerre est dans les mots et qu'il faut les crier. » Sans hiérarchie ni jugement de valeur, il est question de Lizzo et d'Eurythmics, de Xavier Dolan et de Catherine Breillat, de Simone de Beauvoir et d'Edward Saïd, entre autres.
Nous avons écrit ce livre avec nos corps. Nous avons parfois failli y laisser notre peau. Nous avons parfois failli y laisser notre santé mentale, également, puisque nous avons choisi d'y creuser des sujets qui nous révoltent, nous obsèdent, nous font violence. Nous avons aussi été affectés par l'extérieur, par l'état actuel du monde, par les meurtres et agressions qui se sont produits pendant que nous rédigions le livre. Il n'était pas possible d'écrire sans dire « je », sans parler d'une même voix au « nous », tout en rendant cette voix fluide, fluctuante, insaisissable. Nous avons écrit à partir des effets politiques de ce que nous sommes, tout en brouillant les pistes - rien, ici,n'appartient plus à l'un qu'à l'autre. Nous écrivons ensemble. -
«Ici, de toute façon, je pourrais mourir tout de suite sur le trottoir, et personne ne viendrait se pencher sur mon corps. Personne. Ma famille est à huit heures de route ; les pigeons m'auront bouffé avant qu'elle ait le temps de débarquer.»Étudiant, arrivé de sa lointaine province, un jeune homme explore la grande ville et tente d'y découvrir son identité.Ce roman d'apprentissage cru, candide et poétique est celui des rêves d'une génération confrontée au sexe, au désir et à l'amour dans l'anonymat d'une grande métropole.
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Vous allez bientôt rencontrer Lol, le farfadet fatal, Paris Dulove, l'auteur torturé de La cidrerie ou La colère homosexuelle, Anna, Lucie, grand'man Bernadette et bébé Pomeline, Brennan Palmer, le magnat de l'immobilier dans son imposant manoir, Wayne Walters, le conférencier motivationnel pas tellement gai, Zéphyrine Montagne, actrice niçoise antithéâtrale et Ignace, son déplorable fils, des lavandières magiques dans une buanderie d'Alphabet City, un certain Antoine et son éditeur sans vision littéraire, Finn Boerman, le grand photographe belge, des jumeaux tchèques espiègles, Harrison, libraire collant à la croisée des chemins, et Beau, et Ismaël, et l'irrésistible Dr Greg, avec ses implants. Et tout plein d'autre beau monde. Vous avez bien de la chance.
Roman sans rien est une prouesse dans sa construction et par le jeu de voix qu'il met en place,
couche par couche. C'est aussi une réflexion sur le rapport à la fiction romanesque: celui d'un écrivain, mais aussi celui de ses proches, et le nôtre. C'est tout autant un regard porté sur l'identité gaie, qui apparaît tour à tour libératrice et aliénante. Et c'est un page-turner.