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Patrick Modiano
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«Pour la première fois depuis quinze ans, le nom de cette femme lui occupait l'esprit, et ce nom entraînerait à sa suite, certainement, le souvenir d'autres personnes qu'il avait vues autour d'elle, dans la maison de la rue du Docteur-Kurzenne. Jusque-là, sa mémoire concernant ces personnes avait traversé une longue période d'hibernation, mais voilà, c'était fini, les fantômes ne craignaient pas de réapparaître au grand jour. Qui sait? Dans les années suivantes, ils se rappelleraient encore à son bon souvenir, à la manière des maîtres chanteurs. Et, ne pouvant revivre le passé pour le corriger, le meilleur moyen de les rendre définitivement inoffensifs et de les tenir à distance, ce serait de les métamorphoser en personnages de roman.»Avec une grande douceur, Denis Podalydès nous entraîne dans un récit lumineux et intrigant entre Auteuil, Paris et la vallée de Chevreuse.
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Dans une vieille édition de Paris-Soir, celle du 31 décembre 1941, le narrateur lit, par hasard, une petite annonce dans la rubrique «D'hier à aujourd'hui». On y recherche une fugueuse âgée de quinze ans, Dora Bruder. Hier, c'est le temps du Paris occupé, de l'étoile jaune, des rafles et des internements ; aujourd'hui, ce sont les dernières années du XX? siècle, quand ce passé tragique taraude les vivants. Entre le 25 février 1926, jour de naissance de Dora, et le 13 août 1942, date de son internement au camp de Drancy, l'écrivain enquêteur recherche les étincelles de vie qui combattent l'ensevelissement par l'oubli, et les transmet au lecteur avec justesse et émotion. Avec une infinie délicatesse, Didier Sandre pause sa voix sensible et chaude sur les mots de Patrick Modiano. Il nous entraîne sur les traces de Dora Bruder, disparue pendant l'Occupation. Une quête contre l'oubli, bouleversante. L'écoute en classe de ce CD est autorisée par l'éditeur.
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«La danseuse arrivait, le matin, à sept heures quarante-cinq, gare du Nord. Ensuite le métro jusqu'à la place de Clichy. Le bâtiment du studio Wacker était vétuste. Au rez-de-chaussée, une dizaine de pianos d'occasion, rangés en désordre comme dans un dépôt. Aux étages, une sorte de cantine avec un bar et les studios de danse. Elle prenait des cours avec Boris Kniaseff, un Russe que l'on considérait comme l'un des meilleurs professeurs... Une odeur particulière de vieux bois, de lavande et de sueur.» C'est avec tendresse que Denis Podalydès nous conduit dans l'atmosphère intriguante d'un roman baigné d'ombre et de lumière. Un récit délicieux qui oscille entre le souvenir et le présent, un «présent éternel»...
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«Et parmi toutes ces pages blanches et vides, je ne pouvais détacher les yeux de la phrase qui chaque fois me surprenait quand je feuilletais l'agenda : Si j'avais su... On aurait dit une voix qui rompait le silence, quelqu'un qui aurait voulu vous faire une confidence, mais y avait renoncé ou n'en avait pas eu le temps.» Précise et sensible, la voix de Denis Podalydès nous entraîne sur les traces d'une femme inconnue et disparue, dans les méandres du rêve et de l'oubli. L'écoute en classe de ce CD est autorisée par l'éditeur.
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«J'écris ces pages comme on rédige un constat ou un curriculum vitae, à titre documentaire et sans doute pour en finir avec une vie qui n'était pas la mienne. Les événements que j'évoquerai jusqu'à ma vingt et unième année, je les ai vécus en transparence - ce procédé qui consiste à faire défiler en arrière-plan des paysages, alors que les acteurs restent immobiles sur un plateau de studio. Je voudrais traduire cette impression que beaucoup d'autres ont ressentie avant moi : tout défilait en transparence et je ne pouvais pas encore vivre ma vie.» À travers ce monologue, Jean-Louis Trintignant fait résonner les douleurs tues de l'enfance. Avec pudeur, émotion et sobriété, il nous introduit au coeur même de l'intime. Une lecture délicate et bouleversante. L'écoute en classe de ces CD est autorisée par l'éditeur.
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Dans le café de la jeunesse perdue
Patrick Modiano
- GALLIMARD
- Ecoutez Lire
- 26 Février 2015
- 9782070148318
«Encore aujourd'hui, il m'arrive d'entendre, le soir, une voix qui m'appelle par mon prénom, dans la rue. Une voix rauque. Elle traîne un peu sur les syllabes et je la reconnais tout de suite : la voix de Louki. Je me retourne, mais il n'y a personne. Pas seulement le soir, mais au creux de ces après-midi d'été où vous ne savez plus très bien en quelle année vous êtes. Tout va recommencer comme avant. Les mêmes jours, les mêmes nuits, les mêmes lieux, les mêmes rencontres. L'Éternel Retour.» Patrick Modiano. La rencontre entre Denis Podalydès de la Comédie-Française et le texte de Patrick Modiano s'écoute comme une évidence. Fluide, hypnotique, sensible, la voix du comédien nous happe dans les volutes du souvenir, le clair-obscur des confidences, la ligne de fuite du temps. L'écoute en classe de ce CD est autorisée par l'éditeur.
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«Vous en avez de la mémoire...» «Oui, beaucoup... Mais j'ai aussi la mémoire de détails de ma vie, de personnes que je me suis efforcé d'oublier. Je croyais y être parvenu et sans que je m'y attende, après des dizaines d'années, ils remontent à la surface, comme des noyés, au détour d'une rue, à certaines heures de la journée.» Christian Gonon restitue la poésie, le trouble et le mystère de ces souvenirs de femmes. L'écoute en classe de ce CD est autorisée par l'éditeur.
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Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier
Patrick Modiano
- GALLIMARD
- Ecoutez Lire
- 26 Février 2015
- 9782070147823
Un jour, deux inconnus qui prétendent avoir retrouvé le carnet d'adresses de l'écrivain Jean Daragane insistent pour le rencontrer. Celui-ci leur accorde un rendez-vous et le voilà embarqué malgré lui dans l'enquête que ces deux jeunes mènent sur un certain Guy Torstel.
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Mêlé de près à une affaire criminelle dans l'atmosphère trouble du Paris de la guerre d'Algérie, Jean rouvre une enquête classée sans suite et tente de mettre au clair les circonstances qui l'ont conduit à fréquenter la bande de l'Unic Hôtel et une certaine Dannie dont il était amoureux. En recoupant ses souvenirs avec les pièces d'un dossier de la brigade des moeurs, Jean, vraisemblablement le dernier témoin de cette affaire, explore au fil de ses déambulations nocturnes cet espace entrouvert où la mémoire rejoint l'oubli. La rencontre entre Denis Podalydès et le texte de Patrick Modiano s'écoute comme une évidence. Fluide, hypnotique, sensible, la voix du comédien nous happe dans les volutes du souvenir, le clair-obscur des confidences, la ligne de fuite du temps. L'écoute en classe de ce CD est autorisée par l'éditeur.
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Thérèse, une jeune fille solitaire de dix-neuf ans, croise dans le métro une femme qui ressemble étrangement à sa mère, disparue depuis des années. Tourmentée par son passé, elle décide de la suivre, partant ainsi à la recherche de ses origines.La voix de Valérie Karsenty épouse la fragilité de Thérèse. Elle nous fait vivre avec intensité et émotion ses tourments et sa solitude. On retrouve toute l'atmosphère mystérieuse du roman de Modiano et son héroïne, hantée par les fantômes du passé, nous apparaît dans toute sa sensibilité.
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Une maison d'un étage, à la façade de lierre, dans un village des environs de Paris où le narrateur, que l'on appelait plus facilement « Patoche » à l'époque, a grandi avec son petit frère car leur mère était partie jouer une pièce en tournée. Une maison où ne vivaient que des femmes, une époque où tant de questions se bousculaient : qu'est-ce qu'une tête brûlée ? et une « série noire » ? Eliot Salter, marquis de Caussade, reviendrait-il dans son château comme l'avait promis le père des enfants lors d'un déjeuner ? Tant d'étonnements aussi : « Pourquoi les policiers ne nous ont pas interrogés ? »se demande encore Patoche, qui ajoute : « Pourtant les enfants regardent. Ilsécoutent aussi. » Sans doute ne reste-t-il rien de tout ça que l'étui à cigarettes d'Annie, le sourirede Jean D., la grosse voiture de Roger Vincent dans le souvenir du narrateurqui n'a pu oublier. Ni la maison, ni ces femmes, ni leurs invités. Patoche regarde,écoute, il sait parfaitement que quelque chose de grave leur est arrivé.
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« Je m'étais assis à la terrasse de l'un des cafés, vis-à-vis du stade Charlety. J'échafaudais toutes les hypothèses concernant Philippe de Pacheco dont je ne connaissais même pas le visage. Je prenais des notes. Sans en avoir clairement conscience, je commençais mon premier livre. Ce n'était pas une vocation ni un don particuliers qui me poussaient à écrire, mais tout simplement l'énigme que me posait un homme que je n'avais aucune chance de retrouver, et toutes ces questions qui n'auraient jamais de réponse. [...] Une fille s'avançait sous les feuillages des arbres du boulevard Jourdan. Sa frange blonde, ses pommettes et sa robe verte étaient la seule note de fraîcheur dans ce début d'après-midi d'août. À quoi bon tâcher de résoudre des mystères insolubles et poursuivre des fantômes, quand la vie était là, toute simple, sous le soleil ? »
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En 1964, dans un café parisien, un client braque l'objectif de son Rolleiflex sur un jeune couple assis à une table proche. C'est ainsi que le narrateur fait la connaissance du photographe Francis Jansen, avec qui il se lie un temps. Puis un jour Jansen disparaît sans laisser d'adresse. Le souvenir de cet homme étrange et de leurs rencontres vient hanter, trente ans plus tard, celui que Jansen appelait «le scribe », et qui va tenter de reconstituer sa silhouette évanouie... Mais est-ce un hasard si au dos de la première photo retrouvée, qui va déclencher cette quête hasardeuse de souvenirs, est inscrit « Reproduction interdite » ? Et des images ou des phrases, lesquelles sont les plus aptes à fixer le réel ? Aucune peut-être... «De tous les caractères d'imprimerie, avait dit Jansen, il préférait les points de suspension.» Du pur Patrick Modiano, en somme.
Pour interpréter Chien de printemps, ce n'est pas seulement le grand talent d'Édouard Baer, c'est aussi sa remarquable connaissance de Modiano qui lui permet d'en saisir toutes les nuances, des clartés illusoires aux brumes de l'incertitude.