Maurice Lever
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Donatien Alphonse François de Sade (1740-1814) est demeuré prisonnier de sa propre légende. Objet d'horreur pour les uns, d'idolâtrie pour les autres, il apparaît comme un aérolithe surgi de nulle part, un cas unique et monstrueux.
Ayant eu accès aux archives de la famille, Maurice Lever a consulté des lettres et des documents jamais explorés. Il nous offre ainsi un portrait démythifié du scandaleux marquis, qui se présentait lui-même comme « impérieux, colère, emporté, extrême en tout, d'un dérèglement d'imagination sur les moeurs qui n'a eu son pareil ». Au fil des pages de cette biographie inspirée, on perçoit toutes les oscillations de cette nature en perpétuel mouvement, sans cesse agitée d'orages et traversée d'éclairs. Ce sont les grondements et les pulsions d'un homme volcanique revendiquant sa singularité à la face du monde. Un livre fulgurant.
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L'histoire de l'homosexualité s'est presque toujours confondue avec celle de sa répression. Dès le IIIe siècle de notre ère, la liberté qu'avaient connue la Grèce et Rome n'est plus qu'un souvenir, le christianisme ayant repris à son compte la terrible malédiction de Yahvé contre Sodome... Le Moyen Age assimile hérétique et sodomite, les désignant tous deux sous le même nom de bougres. Si l'Italie de la Renaissance et la France des Valois redécouvrent sans complexe les charmes du " beau vice ", l'embellie est brève: l'implacable rappel à l'ordre des siècles classiques rallume les bûchers et poursuit ceux que l'on appelle désormais les Infâmes. Ce qui n'empêche pas l'élite _ rois, princes du sang, nobles, grands prélats, généraux glorieux _ par nature au-dessus des lois _ d'" en être ".Avec les Lumières, on brûle moins, mais on emprisonne, et le péché " contre nature " se démocratise. Grâce à un exceptionnel fond d'archives judiciaires et de rapports de police jusqu'à présent inédits, Maurice Lever évoque le destin, toujours émouvant, souvent pittoresque, parfois cocasse, d'une foule d'anonymes issus du petit peuple de Paris: artisans, laquais, gagne-deniers... Drague aux Tuileries (déjà!), prostitution, rapts et trafics d'enfants, cabarets, guinguettes, scandales mêlant toutes les classes de la société (comme la célèbre affaire Deschauffours), brigade des moeurs avec ses fameuses mouches _ anciens prostitués devenus indics _, Grand-Châtelet avec ses effrayants culs-de-basse-fosse: c'est cela aussi le Paris gay de l'époque.Sans préjugé ni complaisance, ce livre courageux et impartial lève le voile sur un pan délibérément occulté de la société d'Ancien Régime.Maurice Lever, maître de recherche au CNRS et historien de la littérature, est l'auteur du Sceptre et la Marotte (Fayard, 1983).
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Le sceptre et la marotte : Histoire des fous de cour
Maurice Lever
- Fayard
- 26 Avril 2000
- 9782213606408
D'abord authentique débile mental, objet de collection des ménageries royales, le fou de Cour devient, au fil des siècles, le double du roi, sa contrefaçon grotesque.
Somptueusement entretenu, il assume la lourde tâche d'égayer le souverain en l'arrachant, sous l'effet du rire, à l'hystérie de la puissance pour le réintégrer dans l'humanité vraie. Sans cesse à ses côtés, il le traite en intime, le tutoie, le critique, le conseille, le persifle. En toute impunité. Mais surtout - privilège inouï -, il a le droit de lui dire la vérité. Il est l'envers du pouvoir, le lieu de l'irrévérence et du désordre, c'est-à-dire aussi le lieu de la fête, avec ses turbulences et ses dérèglements, où se défoulent les pulsions de violence.
C'est l'histoire à la fois mythique et réelle de ces bouffons que Maurice Lever fait revivre, tout en s'attachant à leur signification symbolique. Des Saturnales de l'Antiquité à la candidature de Coluche à l'élection présidentielle de 1981 en passant par la fête des Fous, la Mère folle de Dijon, Triboulet, Chicot, Mathurine..., se déploient des cérémonies aux rites étranges et une galerie de personnages pittoresques qui prouvent, s'il en était besoin, qu'aucune société n'a jamais pu se passer de perturbateurs.
Auteur de nombreux ouvrages remarquables (Les Bûchers de Sodome, Canards sanglants, Romanciers du Grand Siècle, Donation Alphonse François, marquis de Sade, désigné par Bernard Pivot et l'équipe de Lire "meilleur livre" de l'année 1991), Maurice Lever est l'un des meilleurs spécialistes de la littérature et de l'histoire des XVIIe et XVIIIe siècles. Il a publié en dernier lieu (Fayard, 1999) le premier volume d'une monumentale biographie de Beaumarchais. -
Theatre et lumieres - les spectacles de paris au xviiie siecle
Maurice Lever
- Fayard
- 10 Octobre 2001
- 9782213610887
L'HISTOIRE D'UN SIECLE DE SCENE PARISIENNE :
LES OEUVRES, LES ACTEURS, LA VIE SOCIALE AUTOUR DU THEATRE
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Anthologie erotique - tome 3 - le xviiieme siecle - vol03
Maurice Lever
- Bouquins
- 5 Février 2004
- 9782221097724
Une collection unique, souvent imitée, jamais égalée, qui explore tous les champs du savoir et de la littérature et qui est devenue, en moins de trois décennies, la bibliothèque idéale de l'honnête homme de notre temps. Chez « Bouquins », nous publions aussi bien des dictionnaires d'histoire, de musique ou de littérature que des récits de voyage, des grands classiques de la littérature mondiale ou de l'art de vivre que des portraits de ville ou des textes sacrés. Ils ont été établis par les meilleurs spécialistes et font référence dès leur parution. « Bouquins » s'adresse à tous ceux qui ont la passion de lire et de découvrir, aussi bien à l'étudiant qu'au professeur ou à l'amateur de curiosités, bref à tous ceux qui croient encore qu'un bon livre reste l'un des plus merveilleux compagnons qui nous ait été donné depuis que Gutenberg, avec ses caractères de plomb et d'antimoine, ses moules en métal et ses poinçons, a permis aux textes, parfois tirés de la nuit de l'oubli, de rencontrer en Europe leurs lecteurs par milliers.
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Grande et petite histoire de la Comédie-Française : Le siècle des Lumières
Maurice Lever
- Fayard
- Divers Histoire
- 5 Avril 2006
- 9782213627939
« Si je me suis lancé dans la rédaction de ces textes - et avec quel
bonheur ! -, c'est d'abord que la passion du théâtre n'a cessé de
m'habiter depuis l'enfance. C'est aussi que j'avais très envie de me
retremper dans l'histoire de ce théâtre, qui se confond depuis plus de
trois siècles avec celle de la nation : comme elle tumultueuse, comme
elle aussi harmonieuse et déchirée, comme elle enfin riche en person-
nalités puissantes ou gracieuses, complexes ou singulières.
Enfin, je n'ai pu résister à l'attirance que la Comédie-Française a
toujours exercée sur moi. Je ne connais aucun lieu où présent et passé,
rêve et réalité s'entremêlent avec plus de poésie. Comme si la magie de
la scène répandait ses sortilèges sur tout ce qui l'environne.
Pour moi, nulle hésitation possible : cette histoire ne pouvait s'écrire
autrement qu'en dialogues. Trois éléments étaient donc nécessaires
un thème, des personnages, un décor.
Pour les thèmes, je n'avais que l'embarras du choix entre les grandes
dates, les événements majeurs, les figures marquantes qui ont jalonné
son destin, depuis la création des Comédiens du Roi en 1680 jusqu'à la
réconciliation générale du 30 mai 1799, après la tourmente révolu-
tionnaire. Quant aux personnages, la plupart sont historiques, certains
de mon invention. Si j'ai pris quelques libertés avec ce que disent les
uns et les autres, en revanche les faits rapportés sont tous rigoureu-
sement exacts. Restent les cadres de l'action que j'ai voulu aussi variés
que possible. Ainsi, vous pourrez assister à la guerre des Comédiens
Français et Italiens, entendre Voltaire prodiguant ses conseils au jeune
Lekain, savourer votre chocolat au Procope où se fomentent les
cabales, vous glisser dans le salon de Mme Geoffrin où se commentent
les dernières pièces, dans l'alcôve de Mlle Clairon où se bousculent ses
adorateurs, ou dans la loge de Mlle Saint-Val qui ne décolère pas
contre sa rivale, Mme Vestris. Vous assisterez à une répétition du
Barbier de Séville, sous la direction de Beaumarchais, et à l'apothéose
de Voltaire en 1778 ; vous entendrez le marquis de Sade se plaindre des
comédiens, Robespierre défendre leurs droits, Olympe de Gouges les
houspiller vertement. Et bien d'autres choses encore, qui vous feront
vivre dans l'intimité du Théâtre-Français au siècle des Lumières,
devant et derrière le rideau. »
M. L. -
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Le chevalier d'Eon ; une vie sans queue ni tête
Maurice Lever, Evelyne Lever
- Pluriel
- Pluriel
- 6 Avril 2011
- 9782818501184
Évelyne Lever, historienne, chercheur au CNRS, a notamment publié en Pluriel Louis XVIII et C'était Marie-Antoinette.
Maurice Lever (1935-2006) a notamment publié, chez Fayard, une monumentale biographie de Sade et une autre de Beaumarchais.
Le chevalier d'Éon n'a cessé de défrayer la chronique. Tout à tour homme et femme, ou les deux à la fois, agent secret de Louis XV et diplomate officiel, il est mêlé à d'innombrables intrigues. Les contemporains déjà ne cessaient de colporter sur cet inclassable des fables incroyables et prenaient des paris sur sa véritable identité sexuelle.
Poursuivant les recherches de Maurice Lever, Évelyne Lever nous conte la biographie de cet être extravagant dont l'existence était « sans queue ni tête », comme il le reconnaissait lui-même. -
Louis XV, libertin malgré lui
Maurice Lever
- PAYOT
- Petite Bibliotheque Payot
- 7 Mars 2007
- 9782228901796
Est-il mémoire plus flétrie que celle de Louis XV ? De ce long règne qui s'encadre entre la scandaleuse Régence et l'avènement d'un roi faible et vertueux, l'Histoire n'aura retenu que la corruption cynique. Pourtant, c'est l'essence même de ce siècle qui se fait jour à travers la figure de ce prince, plus complexe qu'il n'y paraît. La luxure de LouisXV alterne avec sa lassitude, sa passion ne va pas sans scrupules, ni ses désirs sans remords. A défaut d'incarner son siècle dans toute l'étendue de ses Lumières et le rayonnement de sa pensée, LouisXV en assume l'image la plus frivole et la plus dépravée. Harcelé d'une fatale tristesse qui le poursuit jusqu'au sein des voluptés, il en révèle aussi les plus secrètes névroses.
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Bibliotheque sade - papiers de famille - le regne du pere (1721-1760)
Maurice Lever
- Fayard
- 10 Février 1993
- 9782213027661
Le marquis de Sade n'a pas surgi soudainement à la manière d'un ange noir dans le ciel des Lumières. Il n'a rien d'un déraciné ou d'un marginal promenant son errance maudite avant de s'évanouir dans une traînée de soufre. Au rebours de ce que veut la légende, il n'a cessé de revendiquer son appartenance à une famille et à un milieu, à l'esprit de ce milieu et aux traditions de cette famille _ fût-ce pour s'y opposer.
Dans la masse considérable des archives encore inédites de nos jours et détenues par ses descendants actuels, se dresse tout d'abord la correspondance du père de Donatien, Jean-Baptiste de Sade, soldat, diplomate, poète, philosophe et libertin, dont l'influence sur le marquis constitue l'une des grandes révélations de ce premier volume des Papiers de famille.
En outre, et qu'il s'agisse de la dernière tragédie de Voltaire, des batailles livrées par la France en Allemagne, de la mort de Montesquieu, de la disgrâce de Mme de Pompadour, de l'exil des parlements, de la détention de Diderot au donjon de Vincennes ou de la première du Devin du village, il n'est pas d'événement (politique, littéraire, artistique, social...) de quelque importance qui ne soit évoqué au long de ces pages. Sans exclure la chronique de la Cour, les potins de coulisse des théâtres, les bons mots, les anecdotes. Liaisons, aventures, galanteries, scandales petits ou grands, libelles, chansons, médisances: c'est aussi l'envers du règne de Louis XV que fait revivre ce volume, avec toute la spontanéité de témoins nullement contraints dans leur langage. Ces témoins, ils ont, entre autres, pour nom Louis XV, Frédéric le Grand, le prince de Condé, le maréchal de Richelieu, Voltaire (trois lettres inédites), d'Argenson, Choiseul, Maurepas, Maupeou, le prince d'Anhalt (frère de Catherine II de Russie), Maurice de Saxe, le maréchal de Belle-Isle, etc.
Les Papiers de famille fournissent enfin de très précieux détails inédits sur de multiples aspects de la vie du marquis lui-même, notamment sur ses années d'enfance et d'adolescence, son séjour à l'armée, ses (nombreux) projets de mariage avant d'épouser Renée-Pélagie de Montreuil. Ils nous renseignent par exemple sur les liens étroits qui l'unissaient à son père: symbiose intellectuelle, fusion affective qui jouèrent un rôle déterminant dans l'imaginaire et la sensibilité du jeune homme. Cette omniprésence du père dans la vie et l'oeuvre de Sade, ignorée, négligée, voire contestée par les biographes qui ont précédé Maurice Lever, apparaît à travers ces documents comme l'une des clefs essentielles de sa formation.
Directeur de recherche au CNRS, auteur de Le Sceptre et la Marotte (Fayard, 1983) et des Bûchers de Sodome (Fayard, 1985), Maurice Lever a publié récemment une biographie de Donatien Alphonse François, marquis de Sade unanimement saluée comme un chef-d'oeuvre et désignée par Bernard Pivot et l'équipe de Lire comme le " meilleur livre de l'année 1991 ".
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Bibliotheque sade - papiers de famille - le marquis et les siens (1761-1815)
Maurice Lever
- Fayard
- 4 Octobre 1995
- 9782213031057
Ce volume nous fait parcourir l'une des périodes les plus chargées de notre histoire. De la fin du règne de Louis XV, on passe sans trop de heurts à celui de Louis XVI, puis, par une brusque accélération, à la Révolution, au Consulat, à l'Empire. S'il occupe toujours une place éminente, Jean-Baptiste de Sade semble ne plus exister que dans son rapport à ce fils, tant chéri et si violemment rejeté, dont il ne cherche plus qu'à se défaire. De préférence par un mariage qui mettrait dans le droit chemin cette tête allumée qui court les filles de garnison en garnison. Des marchandages matrimoniaux, du peu d'empressement, et des premières frasques du jeune époux, on trouve ici des témoignages de première main. Bientôt l'indomptable Donatien, qui paraît se précipiter au-devant des périls, se trouve brisé dans sa course: une lettre de cachet l'expédie à Vincennes puis à la Bastille. De ses gémissements pendant treize années, nous ne percevons que des échos assourdis à travers le chuchotement de deux femmes, la mère et la fille, l'altière Présidente et la douce Pélagie, aussi soumise à sa mère qu'à son époux. La Révolution peut tempêter tant qu'elle voudra. Nul ne s'en émeut. Rien ne se passe de vraiment grave chez les Sade entre 1789 et 1795. Rien, si ce n'est la farce héroï-comico-patriotique du marquis sans-culotte.Une nouvelle génération survient. L'an 1799 n'est pas encore achevé que les infâmes marmots occupent le devant de la scène. Voici Donatien Claude Armand, fils cadet du marquis, passé dans l'armée de Condé puis celle du tsar et qui épouse une cousine. Il finira notable de province. Heureusement, il y a l'aîné! Louis Marie sera toujours le préféré de son père. C'est le plus doué, le plus séduisant, le plus proche de lui, tant par la nature et la culture que par les goûts. Imaginatif, artiste, lecteur insatiable et dissipateur impénitent, il souffre de ce mal de vivre à quoi se reconnaît l'âme romantique. A défaut de comprendre le malaise filial _ il est trop homme des Lumières pour cela _, le marquis en décrit les manifestations avec une frappante justesse. Il y aura entre eux des scènes violentes, mais le mépris n'y aura jamais de part (ces mésententes ne sont d'ailleurs pas sans rappeler celles de Donatien avec son propre père). Enfant du siècle porté à la rêverie mais libertin avoué, Louis Marie jette sur son entourage un regard sans complaisance: l'égoïsme de son père, la faiblesse de sa mère, la sottise de sa soeur, l'hypocrisie de son frère, la rapacité de ses oncles et tantes, tout cela fait partie de ce qu'il appelle notre infernale famille .Le 2 décembre 1814, lorsque Donatien s'éteint, les correspondances demeurent muettes: pas une seule lettre, pas la moindre note. N'avait-il pas souhaité que toute trace de lui disparaisse ajoutant: Comme je me flatte que ma mémoire s'effacera de l'esprit des hommes. Mais en cela il n'a pas été entendu...Directeur de recherche au CNRS, auteur de Le Sceptre et la Marotte (Fayard, 1983) et des Bûchers de Sodome (1985), Maurice Lever a publié une biographie de Sade désignée par Bernard Pivot et l'équipe de Lire comme le meilleur livre de l'année 1991 . Il a également établi l'édition du Journal d'Italie (Fayard, 1995), qui constitue le tome 6 de la Bibliothèque Sade .
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Un siècle avant la naissance d'une véritable presse (la Gazette de Renaudot n'apparaît qu'en 1631), existaient de petits bulletins d'information, communément appelés canards ou occasionnels. Ces minces brochures, généralement anonymes et vendues par colportage, relataient des faits divers particulièrement étranges ou terrifiants, propres à frapper l'imagination et à ébranler les nerfs: crimes, viols, incestes, monstres, catastrophes naturelles, phénomènes célestes, fantômes et diableries en tous genres, procès de sorcellerie... De longueur variable _ entre huit et seize pages environ _, imprimés grossièrement et souvent illustrés d'un bois naïvement taillé, ces canards s'adressaient à un public populaire, amateur de sensations fortes. Le lecteur d'aujourd'hui les rapprochera naturellement de la presse à scandale et des reality shows. Mais on ne trouve dans ceux-ci ni la poésie ni le pittoresque de ces modestes livrets ni, bien entendu, la fraîcheur naïve de leur style.Souvent cruels, parfois cocasses ou émouvants, tantôt fantastiques, tantôt baroques, ces canards, demeurés inédits à ce jour, nous en apprennent beaucoup plus que de savants traités sur les mentalités à l'aube du XVIIe siècle. Ils plongent au plus profond de la conscience collective, dont ils révèlent tout à la fois les fantasmes, les aspirations, les refoulements et les peurs.Directeur de recherche au CNRS, auteur de Le Sceptre et la Marotte (Fayard, 1983) et des Bûchers de Sodome (Fayard, 1985), Maurice Lever a publié une biographie de Donatien Alphonse François, marquis de Sade unanimement saluée comme un chef-d'oeuvre. Il a également dirigé l'édition des Papiers de famille du marquis de Sade (t. I, Fayard, 1983).
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Un continent englouti dans l'océan des âges: c'est à quoi nous fait irrésistiblement penser le roman français du dix-septième siècle. Que reste-t-il en effet de cette production qui ne compte pourtant pas moins de mille deux cents oeuvres
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Pierre-augustin caron de beaumarchais, tome 2 - le citoyen d'amerique (1775-1784)
Maurice Lever
- Fayard
- 5 Février 2003
- 9782213613888
Le premier volume de cette monumentale biographie évoquait « l'irrésistible ascension » de Beaumarchais, tour à tour horloger, maître de musique, homme d'affaires, journaliste, auteur à succès... et agent secret. Ce tome II nous entraîne dès les premières pages dans un tourbillon digne du meilleur roman d'aventures. Pour sauver l'honneur de Marie-Antoinette, menacé d'un virulent pamphlet, voici notre héros lancé à travers la Hollande, la Prusse et l'Autriche, affrontant tous les dangers, échappant de justesse à une tentative d'assassinat (c'est du moins ce qu'il raconte...) avant d'achever son équipée dans les geôles de l'impératrice Marie-Thérèse. Envoyé spécial de Louis XVI à Londres, il est alors chargé de négocier avec le célèbre chevalier d'Eon, dont le sexe incertain fait l'objet de paris dans la capitale anglaise. Rien de plus singulier, de plus cocasse, de plus riche en rebondissements que ses relations avec l'intraitable travesti.
Mais bientôt, la grande Histoire lui ouvre enfin ses portes. Enflammé pour la cause des Insurgés d'Amérique, et la naissance de cette jeune République, Beaumarchais persuade le ministre Vergennes et le roi de France d'intervenir en leur faveur. Lui-même organise un trafic d'armes à grande échelle - sa société affrète quarante navires ! Son emploi du temps donne le vertige. Il est partout, pense à tout, s'occupe de mille choses à la fois. Outre les rendez-vous d'affaires, les visites aux arsenaux, les achats, les ventes et les expéditions de matériel, les rapports (parfois tendus) avec le Congrès des Etats-Unis, il trouve encore le loisir d'entretenir avec Mme de Godeville une correspondance érotique, de subir les scènes de sa « ménagère », d'entreprendre au fort de Kehl une colossale édition des Oeuvres complètes de Voltaire. Sans oublier l'âpre combat qu'il mène contre la toute-puissante Comédie-Française, en vue d'obtenir la reconnaissance du droit d'auteur, et d'instituer la toujours vivante SACD...
Rien ne semble devoir résister à ce diable d'homme ! Après des années de lutte, il triomphe de la censure et de l'opposition du roi lui-même, et finit par imposer sur scène les audaces de son Mariage de Figaro qui connaît un triomphe mémorable en 1784.
« Figaro a tué la noblesse ! » dira Danton.
Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (3 volumes) T. I, L'Irrésistible Ascension, 1732-1774 (paru) T. II, Le Citoyen d'Amérique, 1775-1784 (paru) T. III, 1785-1799 (à paraître) Auteur de nombreux ouvrages remarquables (Le Sceptre et la Marotte, Les Bûchers de Sodome, Canards sanglants, Romanciers du Grand Siècle, Théâtre et Lumières, et surtout Donatien Alphonse François, marquis de Sade, désigné par Bernard Pivot et l'équipe de Lire « meilleur livre » de l'année 1991), Maurice Lever est l'un de nos meilleurs spécialistes de la littérature et de l'histoire des XVIIe et XVIIIe siècles.
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Pierre-Augustin Caron de Beaumarchain Tome 1 : Tome I. L'irréssistible ascension 1732-1774
Maurice Lever
- Fayard
- 17 Février 1999
- 9782213595610
"J'ai vécu deux cents ans ! " plaisantait un jour Beaumarchais. Il n'en fallait pas moins à ce Protée des temps modernes. Né en plein faubourg Saint-Denis, apprenti horloger dans l'atelier paternel, il devient peu après musicien auprès de Mesdames, filles de Louis XV, puis, tour à tour, compositeur de vaudevilles, spéculateur et homme d'affaires, auteur dramatique, magistrat, pamphlétaire, agent secret, armateur, trafiquant d'armes, éditeur, etc. Aventurier par nature, libertin par goût, politique par vocation, économiste par réalisme, ce self-made man incarne à la perfection l'homme des temps nouveaux.
Il conduit mille affaires à la fois et réussit tout ce qu'il entreprend. A vingt ans, il invente un nouvel échappement pour les montres plates. Financier, il se lance dans les opérations les plus audacieuses - et réalise en peu d'années une fortune immense. Diplomate, il se lie à tout le gratin de l'Europe politique. Écrivain, son Barbier de Séville et son Mariage de Figaro font partie du patrimoine universel. Polémiste, il excelle à retourner l'opinion en sa faveur par la presse et le pamphlet. "Homme à talents", il manifeste un génie de la communication qui fait de lui le créateur de la promotion médiatique.
A l'heure où nous célébrons le deux centième anniversaire de sa mort, Maurice Lever lui consacre une biographie en trois volumes, nourrie d'archives inédites ou dispersées, dans laquelle Beaumarchais nous apparaît comme le plus intelligent, le plus libre et le plus spirituel de nos contemporains.
Auteur de nombreux ouvrages remarquables (Le Sceptre et la Marotte, Les Bûchers de Sodome, Canards sanglants, Romanciers du Grand Siècle, et surtout Donatien Alphonse François, marquis de Sade, désigné par Bernard Pivot et l'équipe de Lire "meilleur livre" de l'année 1991), Maurice Lever est l'un de nos meilleurs spécialistes de la littérature et de l'histoire des XVIIe et XVIIIe siècles. -
Donatien Alphonse François de Sade est demeuré prisonnier de sa propre légende. Objet d?horreur pour les uns, d?idolâtrie pour les autres, il apparaît à tous comme un aérolithe surgi de nulle part, un « cas » unique et monstrueux.Pour la première fois, ce livre entend le considérer sous l?angle de la recherche historique, sans fausse pudeur, sans complaisance et sans passion. Il ne s?agit ni de condamner ni d?absoudre, encore moins de réhabiliter, mais de rendre au marquis de Sade son visage d?homme, profondément ancré dans son siècle et dans son milieu. Maurice Lever a pu disposer pour cela des archives de famille encore inédites et consulter des masses de lettres et de documents jamais explorés à ce jour. Il en résulte un portrait démythifié du scandaleux marquis. Au-delà de l?être singulier ? ô combien ! ? tantôt révoltant, tantôt pathétique, dont la vie tumultueuse ressemble si fort à ses propres romans, se révèle une personnalité complexe, où la sensualité le dispute à l?arrogance et que domine un vaste sentiment de solitude. Ainsi s?éclaire, se précise et se nuance la nature de celui qui a pu dire un jour : « Ce n?est pas ma façon de penser qui a fait mon malheur, c?est celle des autres. »Auteur de nombreux ouvrages remarquables (Le Sceptre et la Marotte, Les Bûchers de Sodome, Canards sanglants, Romanciers du Grand Siècle, ainsi qu?une biographie de Beaumarchais), Maurice Lever est l?un de nos meilleurs spécialistes de la littérature et de l?histoire des XVIIe et XVIIIe siècles.Cette biographie du marquis de Sade a été désignée par Bernard Pivot et l?équipe de Lire « meilleur livre » de l?année 1991.
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Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, tome 3 : Dans la tourmente (1785-1799)
Maurice Lever
- Fayard
- 27 Octobre 2004
- 9782213621401
Tandis que Le Mariage de Figaro triomphe à la Comédie-française, une puissante cabale se trame à la Cour contre son auteur. Emprisonné à Saint-Lazare sur ordre du roi, il en sort quatre jours plus tard, et dénonce l?arbitraire du pouvoir. Mais, à cinquante ans passés, Beaumarchais aspire à une vie tranquille entouré des siens. Il se fait construire une somptueuse demeure (hélas ! disparue aujourd?hui) en face de la Bastille, et achève son opéra philosophique de Tarare, mis en musique par Salieri. Bientôt, une nouvelle affaire le projette sous les feux de l?actualité. C?est le célèbre procès Kornman, du nom de cette jeune femme, que son époux a fait interner pour adultère, et dont Beaumarchais a pris la défense. Au bout de cinq années de lutte, il obtiendra gain de cause, mais les basses calomnies répandues par l?avocat Bergasse lui auront aliéné la sympathie populaire.Le 14 juillet 1789, l?émeute se déchaîne sous ses fenêtres ; ses ennemis le dénoncent comme allié de la noblesse et des bandes menaçantes rôdent autour de sa maison. En 1792, il est même dénoncé à l?Assemblée nationale comme accapareur d?armes. L?affaire ? connue sous le nom des « Fusils de Hollande » ? sera bien près de lui coûter sa tête. Arrêté et conduit à la prison de l?Abbaye, il en est libéré le 20 août 1792, trois jours seulement avant les Massacres de Septembre. Obligé de fuir, il parcourt l?Europe sous un faux nom. Réfugié à Hambourg, il apprend une terrible nouvelle : son nom figure sur la liste des émigrés, ses biens sont mis sous séquestre ; sa femme, sa fille et sa soeur jetées dans les geôles de la Terreur, risquent l?échafaud d?un jour à l?autre. La chute de Robespierre, le 9 Thermidor, les sauve in extremis. Rentré à Paris après trois années d?exil, Beaumarchais peut enfin goûter quelque repos. Il connaît l?une de ses dernières joies en assistant à une reprise de La Mère coupable : le parterre l?applaudit à tout rompre et l?oblige à paraître sur scène.
Dans la nuit du 18 mai 1799, il succombe à une attaque d?apoplexie, dans sa soixante-huitième année. Sur sa tombe, il a fait graver ces simples mots : Tandem quiesco : Enfin, je me repose. Comme Figaro, dont il demeure l?immortel reflet, il était en droit d?ajouter, pour son compte : « Ambitieux par vanité, laborieux par nécessité, mais paresseux avec délices, orateur selon le danger, poète par délassement, musicien par occasion, amoureux par folles bouffées, j?ai tout fait, tout vu, tout usé. » -
Je jure au Marquis de Sade, mon amant, de n'être jamais qu'à lui...
Maurice Lever
- Fayard
- 9 Novembre 2005
- 9782213622736
Rien d?aussi sulfureux n?a jamais été publié sur la liaison du marquis de Sade avec sa jeune belle-soeur, Anne-Prospère de Launay, âgée de dix-sept ans et chanoinesse bénédictine. Après vingt années de patientes recherches, Maurice Lever a découvert enfin les lettres échangées entre les deux amants, enfouies jusqu?ici dans les archives familiales. Liaison passionnée, scandaleuse, orageuse, où se jouent les aspirations du marquis à la rédemption par l?amour. Espoir brisé par sa propre infidélité, que la jeune femme ne pourra pardonner, et qui entraînera la rupture définitive. Abandonné à ses propres démons, l?auteur de Justine ne verra d?autre issue que dans la mort. Sa tentative de suicide demeure à ce jour la plus obsédante énigme de cette âme en déshérence.
Outre cette correspondance, paraissent ici pour la première fois six lettres du marquis à sa femme, révélant ses aspirations à la pureté, ainsi qu?un ardent désir de rachat. La stupéfaction une fois passée, il reste une poignante émotion devant ce cri arraché à la souffrance : « Oh ! puisqu?on me rend le chemin de la vertu si difficile, puisqu?on ne me l?offre qu?avec des épines, il faudra donc que je reste dans le vice ! »