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Joris Karl Huysmans
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Jean des Esseintes est un aristocrate que la société dégoûte. Il vomit ses valeurs, ses goûts, sa morale, son matérialisme. Décidant de se couper du monde, il s'enferme dans une maison qu'il aménage à sa fantaisie, et transforme en musée imaginaire et en chambre d'illusions. Il va à l'encontre, «à rebours» de tout. Et Huysmans, qui se livre à une critique féroce des valeurs consacrées en art et en littérature, pousse très loin la provocation dans l'éloge du crime et de la perversion. Anti-roman, À Rebours tient de l'essai, de l'encyclopédie, et du poème en prose. Rythmé par l'évolution de la névrose du héros, c'est aussi un grand récit de l'angoisse, une quête de sens désespérée. Ce volume reprend le texte de la dernière édition revue et corrigée par Huysmans (1903) et illustrée par Auguste Lepère dont nous reproduisons ici un choix de gravures.
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Marthe connaît de vagues gloires et de terribles chutes : ouvrière dans un atelier de fausses perles, elle se prostitue, devient vedette du théâtre Bobino, subit les exigences d'un patron jaloux, découvre la médiocrité de la vie de couple. Céline et Désirée Vatard rêvent de grand amour et de sécurité, comme toutes les ouvrières de la manufacture de brochures Débonnaire et Cie. Vapeurs des rues, clameurs des ateliers et ténèbres des maisons closes : le Paris fin-de-siècle est un théâtre étrange, animé et souvent cruel. Marthe (1876) et Les Soeurs Vatard (1879) sont les premiers romans d'un écrivain épris de réalisme et de modernité, à la recherche de sa voix propre, décryptant ce qui fait le quotidien des femmes des milieux populaires : l'argot, les chansons, les foires, la boisson, l'aspiration à une condition meilleure. Dans le sillage de Zola et des Goncourt, le futur auteur d'À Rebours se prête avec succès au naturalisme, dans un style incisif audacieux, riche d'un vocabulaire tantôt populaire, tantôt recherché. Car ses héroïnes, à contre-courant des sages idoles, portent déjà en elles les germes de la décadence.
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Romans et nouvelles
Joris-Karl Huysmans
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 24 Octobre 2019
- 9782072699825
À rebours offre à Huysmans une place à part dans le paysage littéraire. En 1884, ce fut une déflagration. Barbey réutilisa la formule par laquelle il avait salué Les Fleurs du Mal : après un tel livre, l'auteur n'a plus qu'à choisir «entre la bouche d'un pistolet et les pieds de la croix». Mais cette formule ne rend pas compte de l'extraordinaire nouveauté du roman. Avec le personnage de Des Esseintes, Huysmans saisit l'essence de la fin-de-siècle : l'heure est à la névrose. S'il est bien le roman d'une génération, salué par Mallarmé, et inspirateur notamment du Portrait de Dorian Gray, À rebours opère une percée vers le XXe siècle.
Cet arbre ne devrait pourtant pas cacher la forêt romanesque de Huysmans. Roman naturaliste, Marthe, histoire d'une fille (1876) - qui fut interdit en France - lui permet de se lier avec Zola, à qui est dédié Les Soeurs Vatard en 1879. Sac au dos (1877 et 1880) est une courte et burlesque épopée de la guerre de 1870. En ménage (1881) décrit l'itinéraire d'André Jayant, romancier raté, célibataire en proie à des «crises juponnières» : l'un des meilleurs romans de Huysmans, selon le héros de Soumission de Michel Houellebecq, qui s'y connaît. Puis vient le Folantin d'À vau-l'eau (1882). Il est Huysmans, l'homme moderne, M. Tout-Iemonde, personne. Il a renoncé à tout, sauf à se nourrir ; c'est l'«Ulysse des gargotes», disait Maupassant. À vau-l'eau est un très grand petit livre. Mais Huysmans suffoque dans le «cul de sac» naturaliste. À rebours marque le tournant que l'on sait. En rade (1887), c'est le rêve avant Freud, ou le passage du naturalisme au surnaturel. Là-bas (1891) est le roman du satanisme, et En route (1895) le livre de la conversion et une autobiographie spirituelle.
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Dans Là-Bas (1891) Huysmans continue de dévoiler le mal d'âme de cette fin de siècle qui oscille entre le besoin d'évasion et l'impossibilité de toute fuite.L'historien Durtal (double de l'auteur) travaille sur le terrible Gilles de Rais. Assoiffé de surnaturel, sa quête le mène jusque dans les profondeurs de l'occultisme. Une fois initié, il découvre un monde insoupçonné, celui des messes noires et des invocations sataniques, organisées par un prêtre excommunié qui s'est fait tracer sur la plante des pieds l'image de la croix afin de pouvoir la piétiner constamment, et dont les plus innocents plaisirs sont de nourrir des souris blanches avec des hosties consacrées.Mais cette incursion satanique tient également de la farce : avec une verve féroce, Huysmans raille tout autant le positivisme que l'occultisme, en révélant leur secrète connivence ; l'un comme l'autre, ils nient le véritable mystère, celui qui ne peut être trouvé que dans la religion. Laquelle ? Huysmans ne tranche pas encore ; il perpétue l'invitation baudelairienne : «Enfer ou Ciel, qu'importe ?»
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Noël 1893. Huysmans découvre la cathédrale de Chartres : c'est un éblouissement. Il retranscrit son expérience dans ce livre foisonnant, à la fois roman d'apprentissage, ouvrge d'érudition et livre d'art. Pour l'auteur, la cathédrale reproduit dans son corps de pierre les merveilles de la nature et offre un concentré de leur signification. Elle est une encyclopédie de l'histoire sainte, de la création entière. Huysmans rappelle ici l'ampleur universelle de la culture chrétienne, en réunissant l'art et et la foi, la foi et l'intelligence, la beauté et la vérité. Il fait de la cathédrale-monument un immense poème en prose : un roman d'âme.
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Les soeurs Céline et Désirée Vatard, jeunes ouvrières, travaillent dans le même atelier. Céline, l'aînée, mène joyeuse vie et passe d'un amant à l'autre. Désirée, plus circonspecte, attend de rencontrer un prétendant sérieux pour se marier dans les règles.
Elle croit avoir trouvé l'élu en la personne d'Auguste, nouveau venu à l'atelier, tandis que Céline, lasse des voyous qui l'amusent mais lui font la vie dure, s'amourache d'un artiste issu d'un milieu plutôt bourgeois. Les amours des deux soeurs vont se retrouver rapidement contrariées...
Deuxième roman publié par Huysmans, Les Soeurs Vatard paraît en 1879.
On retrouve dans ce texte parfaitement maîtrisé l'incomparable expressivité de Huysmans, qui peint le petit peuple de Paris avec une âpreté et une acuité d'observation uniques. -
Après À Rebours, Barbey d'Aurevilly disait à Huysmans : «Il ne vous reste plus logiquement que la bouche d'un pistolet ou les pieds de la Croix.» Il y a une autre solution : la campagne, la solitude lyrique, le retour à la bonne nature généreuse et consolatrice. C'est l'histoire d'En rade, celle d'un couple de Parisiens, malades de coeur et d'argent, qui vont se réfugier dans un château de la Brie auprès de cousins paysans. Hélas ! le château est une ruine, la campagne est sinistre : quand il ne pleut pas, on est dévoré par les aoûtats, et les cousins paysans sont de patibulaires canailles. Une échappée : le rêve, et c'est dans En rade que se manifeste pour la première fois la curiosité de Huysmans pour le surnaturel.
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Le drageoir aux épices ; croquis parisiens
Joris-Karl Huysmans
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 24 Octobre 2019
- 9782072859175
Si Huysmans est connu pour être un romancier et nouvelliste majeur et à l'influence durable de notre littérature, il n'en a pas moins illustré de façon magistrale la longue tradition du poème en prose. C'est même par là qu'il a commencé son oeuvre avec Le drageoir aux épices en 1874, puis Croquis parisiens en 1880. Dans la lignée d'Aloysius Bertrand, Rimbaud et surtout des Petits poèmes en prose (Le Spleen de Paris) de Baudelaire, ces deux recueils, pour la première fois réunis en édition courante, évoquent de façon saisissante des scènes de rue, de music- hall ou de brasseries, mêlant les portraits de gens du peuple aux grâces sensuelles des demi-mondaines dans des vignettes qu'on dirait gravées à l'eau-forte par un Toulouse Lautrec ou un Hogarth auquel le poète du reste se réfère. Mais surtout le lecteur y trouvera la jouissance d'une écriture alerte, colorée, charnelle au rare pouvoir de suggestion.
C'est l'universitaire Jean-Pierre Bertrand, par ailleurs collaborateur de la Pléiade Huysmans avec la sortie de laquelle coïncidera notre publication, qui a pris en charge l'édition de ce volume et éclaire de ses notes et commentaires ces poèmes en prose qui étaient comme le chaînon manquant entre le répertoire du XIXe siècle et la rénovation du genre par les Apollinaire, Max Jacob puis Ponge ou Bonnefoy.
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Pour quelles raisons les habitués des cafés parisiens s'entêtent-ils à consommer dans un lieu public des alcools de qualité moindre et de prix plus élevé que ceux qu'ils pourraient savourer dans le confort de leur salon ? À quelle « hantise du lieu public » ce besoin peut-il correspondre ?
On trouve dans les cafés des bavards en mal d'interlocuteurs aussi bien que des taciturnes en quête de tranquillité ; des joueurs, des ivrognes, des filous - et, invariablement, quelques phénomènes. C'est à cette sociologie que Huysmans s'attaque, avec la minutie et l'acidité qu'on lui connaît.
Le présent recueil comprend quatre textes de Huysmans consacrés aux cafés, brasseries et autres cabarets : Les Habitués de café, Le Buffet des gares, Une goguette et Le Point-du-Jour.
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Dans ce roman autobiographique, l'auteur conte l'histoire d'un écrivain et de son retour à la religion catholique. Admirateur du Moyen Âge, des cathédrales, de la peinture religieuse ancienne, le héros séjourne dans un couvent pour tenter de résoudre son drame de conscience. Roman de conversion, - et la conversion des artistes, de Claudel à Péguy ou Ghéon, au tournant du siècle est un phénomène de société -, celle-ci échoue. Roman de la vie spirituelle, de l'église et du couvent, il ouvre une voie originale, où triompheront Mauriac et Bernanos. Enfin, c'est, comme À Rebours, une grande rêverie narcissique, un monologue intérieur où luttent l'imaginaire érotique et la prière, l'esthétisme et l'ascétisme. Comme l'a dit l'auteur lui-même, il est tombé «comme un aérolithe».
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Né dans une petite rue de la rive gauche, élevé dans le Quartier latin, Huysmans a très tôt connu les églises de Paris et devient très vite fasciné par « l'extraordinaire page écrite autour de Notre-Dame ». Son regard sur l'iconographie des cathédrales le plonge dans la nostalgie du Moyen Âge que lui inspire également sa passion pour les Primitifs, qui parlent eux aussi une autre langue.
Huysmans s'est abondamment documenté sur Notre-Dame de Paris et sur son « quartier ». Les textes qu'il leur a consacrés en témoignent. La cathédrale de Paris, telle que des siècles de destructions et de reconstructions la lui livrent, reflète d'autres évolutions qu'il déplore. Elle a perdu la pureté des formes que les architectes anonymes du XIIe et du XIIIe siècle lui avaient donnée. Le siècle de Viollet-le-Duc et de Victor Hugo l'a revisitée et « rafistolée ». Et le peuple s'est éloigné d'elle. Les maisons qui jouxtaient ses flancs ont été détruites. Désormais le tourisme de masse, qui commençait à envahir la capitale à la fin du XIXe siècle, impose sa loi et crée le vide autour des monuments.
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Peu de temps avant la parution d'En ménage, Huysmans écrivait à son ami Théodore Hannon (lettre du 10 février 1881) : Je suis très inquiet avec mon damné volume. Il est si différent, si bizarre, si intimiste, si loin de toutes les idées de Zola, que je ne sais vraiment si je ne vais pas faire un vrai four. C'est du naturalisme assez neuf, je crois. Mais dame, le terre à terre de la vie et le dégoût de l'humaine existence ne seront peut-être que peu goûtés par ce sacré public. Enfin c'est poivré en diable et ça attaque tout ce qui est respectable, donc j'ai des atouts.
En ménage divisa la critique et resta l'un des romans préférés de son auteur.
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« Notre-Dame de Paris a été rafistolée et retapée de fond en comble, ses sculptures sont rapiécées quand elles ne sont pas toutes modernes ; en dépit des dithyrambes d'Hugo, elle demeure de second ordre ; mais elle a sa nef, son merveilleux transept. Cette cathédrale n'a plus d'âme ; elle est un cadavre inerte de pierre ; essayez d'y entendre une messe, et vous sentirez une chape de glace tomber sur vous. La Vierge n'y réside pas jours et nuits, toujours, comme à Chartres.»
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Un dilemme ; Sac au dos ; La retraitr de Monsieur Bougran
Joris-Karl Huysmans
- Ombres
- Petite Bibliotheque Ombres
- 25 Novembre 1998
- 9782905964908
"Cet écrivain, dit de lui-même Huysmans, dans une prétendue interview parue sous la signature A. Meunier, mais rédigée, de fait, entièrement par lui : un inexplicable amalgame d'un Parisien raffiné et d'un peintre de la Hollande. C'est de cette fusion, à laquelle on peut ajouter encore une pincée d'humour noir et de comique rêche anglais, qu'est faite la marque des oeuvres qui nous occupent" (il s'agit en l'occurrence des premières oeuvres, jusqu'à A rebours inclusivement).
l'espèce d'humour qui est recommandée dans cette phrase à la façon d'une épice, Huysmans, jusqu'à l'apparition d'En route, en 1892, date à laquelle nous le perdons, semble en avoir fait la condition même du maintien de l'appétit mental... La grande originalité de l'auteur tient au fait qu'il paraît renoncer pour lui-même au bénéfice du plaisir humoristique, et que nous pouvons croire que ce bénéfice nous est exclusivement réservé, l'auteur ne se départissant pas d'une attitude accablée qui nous donne à chaque instant l'illusion de prendre sur lui l'avantage.
Il y va ici d'une intention délibérée, d'une méthode thérapeutique réfléchie, d'une ruse destinée à nous faire surmonter notre propre misère." André Breton -
écrits sur l'art ; l'art moderne ; certains ; trois primitifs
Joris-Karl Huysmans
- Flammarion
- Gf
- 13 Novembre 2019
- 9782081501065
Huysmans a publié trois ouvrages de critique d'art : L'Art moderne (1883), Certains (1889) et Trois Primitifs (1905), composés à partir d'articles parus dans la presse. Après s'être essayé, dans L'Art moderne, au compte rendu de la visite des salons officiels et des expositions impressionnistes, il propose, dans Certains, l'inventaire de ses goûts personnels, en s'attachant à l'étude de peintres - Pierre Puvis de Chavannes, Gustave Moreau, Odilon Redon, Félicien Rops... - et de thèmes particuliers : "Le fer", "Le monstre", etc. Dans Trois Primitifs, enfin, il s'attarde sur des artistes jusque-là négligés : constitué d'une monographie de Grünewald et du récit de la visite de l'Institut Staedel de Francfort, ce texte apparaît comme un retour sur l'origine même de son intérêt pour les arts plastiques.Souvent ironiques et pleins de verve, ces écrits présentent un double intérêt : outre qu'on y découvre les peintres de prédilection de Huysmans - de Degas à Caillebotte, en passant par Renoir, Monet et Hokusai -, ils éclairent aussi, par ricochet, ses romans et la fonction singulière qu'y assument les oeuvres d'art.
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Récits et carnets de voyage
Joris-Karl Huysmans
- Arthaud
- Classiques Arthaud
- 18 Mai 2022
- 9782080283184
Joris-Karl Huysmans a vécu écartelé entre un insatiable désir d'ailleurs et «une immense aversion pour le voyage» avec tout ce qu'il peut comporter d'imprévus ou d'inconforts. Pourtant, il a parcouru la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne, la Suisse, ainsi que de nombreuses régions de France. Au cours de ses voyages, il consigne ses impressions et réflexions, ainsi que des descriptions minutieuses des paysages, des villes, des monuments, des églises et des musées qu'il visite. Introduction aux coulisses de son oeuvre littéraire et de critique d'art, ce volume rassemble, pour la première fois, ses récits de voyage publiés dans la presse et ses carnets de voyage manuscrits, dont cinq demeuraient jusqu'alors inédits.L'ensemble forme un témoignage éloquent sur l'art de vivre et la culture d'Europe du Nord au tournant des XIX? et XX? siècles, et permet de saisir cette philosophie du voyage, si particulière, qui fut celle du touriste dilettante et éclairé qu'était Huysmans. Ce volume constitue les mémoires d'un pérégrin attentif, à l'heure du développement du tourisme moderne.
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En 1870, un jeune conscrit raconte le quotidien des soldats français en guerre contre la Prusse : la douleur et les larmes, les poux, la crasse et la mort... M. Folantin, petit employé dans un ministère, mène une vie médiocre. Seule la quête d'un restaurant correct pour dîner met un peu d'espoir dans la monotonie de ses journées. Deux univers très différents pour découvrir quelques facettes du talent naturaliste de Huysmans, l'auteur d'À rebours.
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Publiée en 1890, ce texte décrit le tracé de la Bièvre, rivière en train de disparaître sous l'effet de travaux d'assainissement. La Bièvre symbolise le Paris populaire où fourmillent pauvres gens et petits artisans qui seront bientôt eux aussi chassés de la Capitale. Image du changement de Paris dont la physionomie est bouleversée par les travaux d'Haussmanniens, La Bièvre, sous la plume de Huysmans n'est pas sans évoquer la condition des femmes : « Comme bien des filles de la campagne, la Bièvre est, dès son arrivée à Paris, tombée dans l'affût industriel des racoleurs ; spoliée de ses vêtements d'herbes et de ses parures d'arbres, elle a dû aussitôt se mettre à l'ouvrage et s'épuiser aux horribles tâches qu'on exigeait d'elle.»
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Recueil de nouvelles pleines d'humour noire.
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« La vue d'une oeuvre érotique, faite par un artiste d'un vrai talent, m'induit à d'obscures descentes dans des fonds d'âmes. Loin des nudités que j'eus tout d'abord un mélancolique plaisir à contempler, je rêve à leurs auteurs et je me demande à quelles impulsions, à quels sentiments ils obéirent, alors qu'ils exécutèrent de semblables oeuvres. Il est donc vraisemblable que l'artiste qui traite violemment des sujets charnels, est, pour une raison ou pour une autre, un homme chaste. Impurs ou non, les artistes dont les nerfs sont élimés jusqu'à se rompre, ont, plus que tous autres, constamment subi les insupportables tracas de la Luxure. Je parle exclusivement de l'Esprit de Luxure, des idées érotiques isolées, sans correspondance matérielle, sans besoin d'une suite animale qui les apaise. »
Ce traité-hommage à ce grand dessinateur ombrage largement toute une littérature contemporaine qui ose se nommer érotique.
Félicien Rops, peintre et illustrateur belge (1833-1898), ami de Baudelaire, illustrateur de Verlaine, du Sâr Peladan et de Barbey d'Aurevilly, Cette étude de J.-K. Huysmans parut en 1896 dans la revue Plume.
Joris-Karl Huysmans (1848-1907) né et mort à Paris est certainement l'un des plus grands écrivains de la deuxième moitié du XIXe siècle.
Avec ses romans tels À rebours, En route, La Cathédrale, Là-bas pour ne citer que ceux-là, nous tenons un auteur singulier où l'oscillation entre le profane et le sacré constitue la clef à devenir de sa conversion.
Esthète plus que « spécialiste » de l'art, il défend l'Impressionnisme et le donne à découvrir au public. On parle de « L'oeil » de Huysmans...
Odilon Redon, Gustave Moreau et Félicien Rops - du mouvement Symboliste en peinture - deviennent, de même, connus grâce à ses articles.
L'opuscule que nous publions comporte de nombreuses illustrations du peintre, illustrateur, entre autres, des Fleurs du Mal de Charles Baudelaire. -
Le gaz s'allume au Palais-Royal et déploie son éventail de flammes jaunes ; les restaurants étalent à leurs vitrines des mets qui ne se mangent : poissons aux écailles d'azur et aux cottes d'argent, chevreuils aux chairs d'un rouge de pourpre, pistaches vertes, truffes noires, langoustes écarlates, pommes laquées de rose, et tout cela coûte deux francs... pour n'en pas manger ! En haut, c'est la cohue, les garçons s'élancent, crient, se disputent, bousculent les gens qui mangent et, dans ce vacarme de pas, de heurts, de hurlements, une petite cuiller qui sonne, en tombant, jette sa note aigrelette, tandis que le «ouf» des bouteilles que l'on débouche détonne sur le cliquetis des verres qui se brisent.
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Cette nouvelle de Huysmans est resté inédite jusqu'en 1964, date à laquelle Maurice Garçon la découvre et la publie chez J.-J. Pauvert.
C'est l'histoire d'une commande - et d'un refus. En 1888, en Angleterre, un avocat amateur de littérature, Harry Quilter, avait fondé une revue, The Universal Review. Il entendait rassembler les meilleurs écrivains de tous les pays et publier leurs oeuvres. Huysmans est sollicité et écrit une nouvelle dont il avait esquissé l'idée sur un petit carnet quelques années auparavant. Quilter est déçu. Il attendait de Huysmans quelque chose dans l'esprit d'À Rebours et refuse la nouvelle, que son auteur range définitivement dans un tiroir.
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Quel genre de voyageur fut J.-K. Huysmans (1848-1907) ? On ne s'attendrait pas à trouver en lui un adepte du tourisme alors naissant. Pourtant il s'est souvent déplacé hors des frontières françaises. Le périmètre européen de Huysmans reste limité à la Belgique, la Hollande, l'Allemagne, une partie de la Suisse. Comme des Esseintes, il a lui aussi renoncé à passer la Manche. Il n'a d'ailleurs traversé aucune mer, même s'il a fréquenté des ports. Et il n'a passé aucune frontière du Sud. Il admire les Primitifs italiens, mais il n'est pas allé les voir en Italie. Dans En rade, il est allé jusqu'à imaginer un voyage sur la lune. En voyage, Huysmans observe et prend beaucoup de notes, qu'il utilise pour ses articles et ses romans.
Le présent recueil rassemble ses textes principaux qui forment un art du voyage bien singulier où les considérations esthétiques tiennent une part essentielle. Plusieurs lettres, dont certaines complètement inédites, adressés à des proches, complètent l'ensemble et offrent un éclairage inattendu sur l'oeuvre huysmansienne.
Depuis de nombreuses années, Philippe Barascud travaille sur l'oeuvre de Huysmans, dont il a notamment publié Les Mystères de Paris (Manucius, 2009) et sa correspondance avec Cécile Bruyère (Éditions du Sandre, 2009). Il prépare une biographie de l'auteur d'À rebours.
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Rêveries d'un croyant grincheux
Joris-Karl Huysmans
- L'Herne
- Carnets L'herne
- 23 Octobre 2019
- 9791031902609
Resté inédit du vivant de Huysmans, le manuscrit de ces Rêveries est tout à fait étonnant. Le mot « Rêveries » dans le titre, que Huysmans a préféré au mot « Propos » dans une première rédaction, paraît à la limite de l'antiphrase lorsqu'on lit le texte de cette diatribe contre l'Église de France, ou plus exactement contre le catholicisme à la française.
Les Rêveries d'un croyant grincheux sont l'un des tout derniers textes de Huysmans. L'affaire Loisy, à laquelle ces Rêveries font référence, permet de le dater, avec une certaine probabilité, de l'année 1904. Comme l'écrit Huysmans à son amie Mme Huc le 17 décembre 1903, Alfred Loisy ne croyait pas à la Résurrection et contestait les sacrements. Il avait été démis de ses enseignements à l'Institut catholique de Paris en janvier 1903 et Rome, après de longs atermoiements, avait fini, en décembre, par mettre à l'Index cinq de ses ouvrages. Ce qu'en dit Huysmans semble suivre cette décision.