Filtrer
Rayons
Support
Éditeurs
Prix
Rouergue
-
Le jour d'une grande tempête, un homme, Lambert, arrive sur la pointe de la Hague. Il semble connaître les lieux et la vieille Nan, que chacun craint et dit à moitié folle, croit voir en lui un visage connu, celui d'un certain Michel. Dans ce bourg vivant aux rythmes de la mer et du vent, on se réfugie souvent au café de Lili et, à moins d'être né ici, il est impossible de comprendre ce qui peut lier ou opposer certains habitants. L'arrivée de Lambert semble ainsi bousculer nombre d'entre eux et déclencher des faits en apparence anodins, comme la disparition d'une vieille photo, punaisée au comptoir de Lili. Quant à la narratrice du roman, elle vit ici depuis six mois seulement. Elle est employée par le Centre ornithologique de Caen pour observer les oiseaux migrateurs et passe son temps à errer sur les landes et les falaises. Lambert l'intrigue et peut-être l'attire. Il lui révèle son lien au village, des vacances passées ici enfant, le voilier retourné de ses parents une nuit, leur noyade et le corps de son petit frère Thomas jamais retrouvé. C'était il y a quarante ans. Il vient officiellement vendre la maison de famille. Mais les jours passent et l'homme s'incruste. Et la narratrice, peut-être parce qu'elle est étrangère au village et entre chez tout le monde, peut-être parce qu'elle s'ennuie, peut-être aussi parce qu'elle vit dans l'absence d'un être aimé, va peu à peu renouer les liens manquants de cette histoire. Et mettre à jour les secrets enfouis depuis tout ce temps, impliquant nombre d'habitants de la Hague. Il est difficile de résumer l'ensemble de ce roman, comprenant de nombreux personnages autour d'une intrigue principale, la noyade des parents de Lambert et le sauvetage caché de son frère, dissimulé sous un autre nom. Ce mystère joue comme un appât pour le lecteur, qui entre ainsi par effraction dans les destinées de ces personnages tous marqués par leur destin, comme Claudie Gallay sait les inventer. L'atmosphère de ce lieu âpre, soumis à la violence de la mer, donne une tonalité particulière au roman, l'enveloppe de brume puis l'éclaire brutalement. On y parle de morts venant hanter les vivants, de haines familiales, d'amour fou. Et c'est avec son écriture toujours retenue, que Claudie Gallay nous convainc de sa singularité de son univers romanesque, toujours habité de secrets et de silences.
-
L'archet c'est une portion de temps, une portion d'espace, une portion d'esprit. Larchet est le segment visible dune musique qui se poursuit vers l'infini. Il pourrait s'apparenter à une règle, que je prends comme outil pour tracer la portée ces cinq lignes qui n'ont de limites que celles de la page qui les retient. En réalité, comme les notes que l'on y dépose, ces cinq lignes se prolongent beaucoup plus loin. Car la musique ne s'arrête ni au bout dune ligne, ni au bout des crins de l'archet qui les fait naître.
-
Au village, ils l'appellent tous l'Anéanti. C'est parce que sa maison va bientôt disparaître dans un grand trou, à cause de la falaise qui s'effrite au bout du jardin. Malgré le risque, sa mère ne veut pas déménager. Elle n'est pas drôle et elle distribue souvent des claques. Alors quand il en a marre de sa famille pas rigolote, des zéros à l'école et des histoires de falaise qui menace, il va retrouver Paulo et sa grande soeur, qui le fait rêver à l'amour. Ou il part à la pêche avec son grand-père. Pour être heureux, il suffit parfois d'un rien.
-
Dans la maison des cimes, le carnet des enfants nés est caché derrière les draps.
Après le nom du père et celui de la mère, il y'a les noms de marc et de simone. pour manue, il n'y a rien d'écrit. manue est une beauté tombée du ciel un matin dans ce village abandonné aux loups, aux éclairs qui claquent derrière la montagne. manue est un secret né de la folie du père. alors marc, l'enfant qui parle aux arbres, dit que lorsqu'il sera grand, il emmènera manue. très loin du sol gelé l'hiver, des sandwiches à la moutarde, de la honte.
-
Pa' croit au monde meilleur, il dit que la chance va revenir.
Le terrain vague, au bord du périph', il l'a appelé al'bamo, le paradis. en vrai, ça s'appelle rond-point de la pologne. la bâche du cirque est trouée, il ne reste plus que deux tigres et une guenon. il doit y avoir des endroits plus beaux que ceux-là, mais dan, l'enfant du clan des pazzati, n'en connaît pas. il sait toutes les mauvaises choses qui guettent quand on est rom, mais aussi les belles que la vie invente, le feu, les saucisses grillées, le regard de mam' les rares fois oú elle le serre contre lui.
Mam', la reine des pazzati, qui dit toujours que la pitié, ça tue les hommes.
-
Roman d'une transmission, "Dans l'or du temps" est d'abord le récit d'une très belle rencontre entre une vieille dame et un homme jeune, en quête de sens. Il est aussi une plongée dans la culture sacrée des Indiens Hopis et la recherche du sacré dans l'art, la fascination ethnographique pour les peuples primitifs. C'est peut-être la recherche de « la vraie vie », selon les mots de Breton.