Après seize siècles de chrétienté, notre société connaît une véritable inversion normative et philosophique. Ce changement brutal est, pour certains, difficile à accepter.
Toutefois, n'en déplaise aux déclinistes, la fin de la civilisation chrétienne n'est pas la fin du monde. Ce qui se joue à travers la transformation radicale des moeurs, c'est le retour du monde païen. Et l'émergence de nouveaux dogmes, de nouvelles religions, comme l'écologie.
L'ère de chrétienté qui s'achève est imposée par la conquête et la force. Le christianisme d'aujourd'hui doit bâtir un nouveau mode d'existence. Celui de témoin muet de Dieu.
Un livre fondamental pour comprendre cette mutation. Un grand livre de Chantal Delsol.
Inventer le christianisme de demain.
Le massif des Écrins, au coeur des Alpes. Des sommets à 4 000 mètres. Un univers rude et escarpé, une nature hostile, exigeante, redoutable. Au coeur de la vallée, une amitié profonde s'est nouée, année après année, entre un « natif », Chris, qui rêvait depuis son enfance d'être guide de montagne, et Lorenzo, un jeune vacancier italien venant de Rome, devenu écrivain.
Un jour, ce dernier disparaît sans explication. Personne ne semble l'avoir vu et, même si Lorenzo connaît bien la montagne et ses dangers, Chris craint qu'il ne lui soit arrivé quelque chose. Inquiet pour son ami, le guide se lance à sa recherche. Alors qu'il arpente avec une anxiété croissante les cols, les sommets et les glaciers, il se remémore trente ans d'aventures et de souvenirs communs.
Une célébration magistrale de la montagne et de l'amitié.
Seize siècles de Chrétienté s'achèvent. Le temps présent connaît une inversion normative et philosophique qui nous engage dans une ère nouvelle.
La transition est brutale. Elle est difficile à accepter pour les défenseurs de l'âge qui s'efface.
De même que le vieillard tend à colorer le monde de sa propre décrépitude et à le voir décadent, de même il est des chrétiens qui, aujourd'hui, se plaisent à contempler le déclin du monde dans leur propre déclin.
Nous assistons en fait à une métamorphose. Le temps païen qui s'ouvre restaure les anciennes sagesses en même temps que les anciennes sauvageries. Le grand Pan est de retour.
L'ère chrétienne qui s'achève avait vécu sur le mode de la domination. Le christianisme doit inventer un autre mode d'existence. Celui du simple témoin. De l'agent secret de Dieu.
Pourquoi et comment nos valeurs fondamentales, dont la vérité, la personne, la dignité, l'universel et l'espérance, proviennent de l'héritage judéo-chrétien auquel nous appartenons.
Dignité humaine, conscience personnelle, volonté de progrès, quête de la vérité : certains voudraient nous faire croire que ces pierres d'angle sont nées par génération spontanée. Pourtant, elles ne peuvent se déployer que dans un terreau préparé. C'est bien de l'héritage judéo-chrétien qu'elles proviennent, de ce monde de la personne, de l'espérance, de l'universel auquel nous appartenons.
Ainsi, après seize siècles de chrétienté, l'expiration de la puissance chrétienne ne signifie aucunement la fin du christianisme lui-même : celui-ci représente toujours l'inspirateur principal de nos valeurs, même de ceux qui cherchent à le broyer.
On ne se défait pas de soi.
Quand Chantal Delsol dénonce le véritable mal du siècle : notre désamour de la réalité.
Le XXe siècle a été dévasté par les totalitarismes qui, espérant transfigurer le monde, n'ont abouti qu'à le défigurer. Et si ces illusions ne nous avaient pas quittés ? En effet, tout en rejetant avec force le totalitarisme comme terreur, il semble que nous ayons poursuivi les tentatives de transfiguration.
Ceux qui veulent encore remplacer ce monde s'opposent aujourd'hui à ceux qui veulent le défendre et le protéger ; les démiurges s'opposent aux jardiniers. Dans cet essai cinglant et sans compromis, Chantal Delsol définit ainsi le projet de la modernité tardive : une émancipation totale de la réalité et un désamour du passé.
Après la Seconde Guerre mondiale et la chute du mur de Berlin, nous avons cru à la victoire définitive de notre vision du monde, caractérisée par l'individualisme libéral, le cosmopolitisme et la démocratie des droits de l'homme. Mais depuis le tournant du siècle, plusieurs cultures mondiales s'opposent clairement et fermement aux principes occidentaux considérés jusque-là comme universels. La démocratie est décriée ou dégradée, et l'autocratie nommément défendue, en Chine et à Singapour, dans certains pays musulmans, en Russie. En outre, apparaissent au sein même de l'Occident des gouvernements dits populistes ou illibéraux, opposés au libéralisme et à l'individualisme postmodernes. Ce débat conflictuel déployé tant sur le plan occidental que sur le plan mondial traduit un nouvel assaut de la vision du monde traditionnelle, holiste, face à la vision progressiste et individualiste.
Des deux côtés fleurissent les excès. En Occident, l'humanisme classique transformé en humanitarisme. En face, des cultures parfois devenues des idéologisations de leurs traditions. C'est un énième épisode, mondialisé, de la discorde entre les modernes et les anti-modernes : ce qu'on a appelé au xxe siècle la « guerre des dieux ».
«Nous étions quatre pour traverser le siècle fou. À toi l'héritage. Voici le testament qu'elles te laissent. C'est un capital immatériel : ferveur et solitude, rien d'autre.Les moteurs se mirent à ronfler. Le steward passa avec son boniment et ses gilets de sauvetage. L'avion roula très doucement et longea des forêts vert clair, surmontées d'un ciel boréal. À quoi ressemble mon pays ? demanda Constance avec inquiétude. Je ne te cacherai pas un détail, dit Flore, qui sortit son portefeuille de son sac, et du portefeuille, sous une masse de cartes d'identité et de sauf-conduits, une lettre jaunie datée du 24 octobre 1956. C'est l'histoire de Julia. Quand tu la connaîtras, tu n'auras plus peur de rien.»
Un véritable traité philosophique adapté aux élèves du Cycle 3, divisé en 36 leçons structurées : le bien et le mal, la liberté, la responsabilité, le courage, la modestie, la tolérance.... Des extraits de textes tirés des meilleures pages de la littérature universelle (Rousseau, Hugo, Molière, Kipling Kundera...) pour susciter la réflexion avant chaque leçon. Des maximes, citations et proverbes à discuter et étudier en classe. Dix leçons d'instruction civique conformes au programme, chacune introduite par des exercices d'observation et d'analyse de documents.
La religion, qui a irrigué la culture occidentale pendant deux mille ans, perd son influence sur tous les plans. La chrétienté ne se retire pas seule, mais avec elle ses fruits sécularisés, qui constituaient une architecture signifiante. Quel est le destin de notre représentation du monde à forée de cet effacement ? Certains désignent le relativisme, voire le nihilisme. qui s'instaurent dans l'oubli des référents fondateurs. Ce livre veut montrer que le nihilisme n'est qu'une brève transition, que le relativisme reflète une apparence. L'époque présente atteste plutôt la réinstauration de modes d'être et de pensée comparables à ceux qui précédèrent l'Occident chrétien et à ceux qui se déploient partout hors l'Occident chrétien : des sagesses et des paganismes, déjà à l'ouvre sous la texture déchirée de nos anciennes convictions. transcendantes ou immanentes. Ces sagesses se nourrissent de renoncement, lequel forme aujourd'hui l'essentielle disposition de notre esprit. Renoncement à la quête de la vérité, renoncement au progrès, à la royauté de l'homme, à la liberté personnelle. Les conséquences en sont, par un lent processus, le remplacement du vrai par le bien, des dogmes par vies mythe, du temps fléché par un retour au temps circulaire, du monothéisme par le paganisme ou le panthéisme, de l'humanisme de liberté par un humanisme de protection, de la démocratie par le consensus, de la ferveur par le lâcher prise. C'est une métamorphose radicale, et ce renoncement est un retournement, non seulement de nos pensées, mais aussi de nos modes d'être et de nos institutions. Après une histoire de deux mille ans, sous de multiples signes réapparaît l'appel à une résignation sereine dont les hommes sans Dieu n'ont jamais cessé de rêver.
Le XIXe siècle a théorisé le politique. Le xxe siècle a concrétisé ces théories.
Le XIXe siècle a forgé des utopies. Le xxe siècle a organisé la terreur.
Le XIXe siècle a été positiviste. Le xxe siècle a été totalitaire et césariste.
Avec le rationalisme hérité des Lumières, les religions disparues ont été remplacées par des mythes régénérateurs. La politique a occupé le lieu du sacré. Elle a entretenu son catéchisme, ses rites et ses prêtres. Elle a logiquement engendré le fanatisme, pour avoir rendu impatients les paradis qu'elle avait inscrits dans le temps et dans l'histoire.
Communisme, nazisme, fascisme, socialisme : toutes les conceptions politiques dominantes du xxe siècle se sont voulues révolutionnaires, sauf la pensée de l'État de droit. Mais toutes ont échoué dans leur entreprise de renaturation sociale.
Finalement, la pensée de l'État de droit aura été la seule vraie révolution.
L'enfant exprime et traduit l'humanité davantage que l'adulte, parce qu'il se trouve à la source.
Il n'a pas eu encore le temps ni les moyens de corriger, d'altérer, de dissimuler. Il reçoit le choc de la condition humaine pour ainsi dire de plein fouet, sans pouvoir encore comprendre ni répondre. Dans son incomplétude même, l'enfant dépeint la vérité humaine, à commencer par ce sentiment d'abandon appelant sans cesse le sens, la raison et l'espoir.
L'enfant désigne notre destin. Il raconte une déréliction vécue, mais altière parce que constamment portée par l'amour. Il raconte en même temps, dans les tribulations de son grandissement, l'aventure la plus risquée et la moins vaine qu'il nous soit donné de connaître ; et à ce titre, parce que à la fois tellement exposée et tellement décisive, l'entreprise qui a le plus besoin d'un ancrage et d'un enracinement.
C. D.
Ce livre tente de proposer quelques réponses à la question : " Qu'est-ce que l'homme ? " Cette question s'avère particulièrement cruciale aujourd'hui, parce que l'unité de l'espèce humaine a été et est encore remise en cause par toutes sortes de racismes ; et parce que la multiplicité des cultures, souvent source de conflits, nous convainc de chercher un fondement commun à l'humanité, sur lequel nous pourrions asseoir les modalités d'une vie commune à l'époque de la mondialisation. Par ailleurs, depuis plusieurs siècles, certains courants défendent l'idée selon laquelle l'homme n'est rien d'autre qu'une créature malléable que notre volonté pourrait définir et remanier. Peut-il y avoir un discours sur l'homme qui ne soit pas éminemment temporaire et aléatoire ? L'homme possède-t-il une " condition " qui ne saurait être dépassée sans que soit détruit l'être même qu'on voudrait servir ? Peut-on dire quelque chose de stable sur l'homme, valable dans le temps et dans l'espace ?
Le " populisme " est d'abord une injure.
Selon l'usage commun, un gouvernant élu qui écoute un bon peuple est populaire, mais s'il écoute un mauvais peuple, il est populiste. qu'est-ce donc qu'un mauvais peuple ? voilà toute la question. traditionnellement, le mauvais citoyen défend son intérêt particulier contre l'intérêt général : les grecs parlaient de l'idiotès, celui qui reste englué dans sa particularité. aujourd'hui le mauvais citoyen est encore coupable de particularité excessive, mais en un autre sens : il est en retard sur l'idéal universel et indiscutable des lumières.
La compréhension du populisme passe par une description du paradoxe entre l'enracinement et l'émancipation. l'élite émancipée appelle populiste un chef politique qui fait écho à la persistance de l'enracinement. le citoyen du populisme est considéré comme un idiot, parce que l'époque contemporaine a évincé l'enracinement au profit de l'émancipation. on tentera de montrer par quels détours l'idiotès devient un idiot, et le simple particulier un imbécile parenté.
Et comment l'accusation de " populisme " exprime une sourde haine que l'élite contemporaine peut nourrir à l'égard du peuple.
La modernité tardive, qui révoque en doute la plupart des vérités et croyances héritées du passé, s'attache à sauver une seule certitude : celle de la dignité de l'homme singulier, fondement des droits de l'homme.
Pourtant, elle poursuit la dépersonnalisation qui se trouvait déjà à l'oeuvre dans les idéologies précédentes. Cette contradiction est l'objet même de ce livre: pourrons-nous garantir longtemps la dignité personnelle sans protéger du même élan le sujet personne qui en constitue le support et la raison d'êtreoe Le sujet personne est une entité singulière et insondable, pendant que nous le réduisons à ses collectifs identitaires.
Il est responsable de son propre destin, pendant que notre indifférence éducative le prive de l'apprentissage à l'autonomie. Il se grandit par l'indépendance d'esprit, pendant que la société contemporaine le livre à l'opinion dominante. Il est engagé dans l'éthique par ses actes, pendant que la société spectaculaire promeut une éthique de l'intention, verbale et dérisoire. Il est habité à la fois par le bien et par le mal, pendant que nous continuons d'entretenir les tentations manichéennes.
Il n'est ni réductible à sa biologie ce qu'indique l'idéologie de la santé, ni nourri par la seule matière - ce qu'indique la religion de l'économie. Il est doté d'un esprit singulier, exposé à la recherche spirituelle et à la quête d'éternité, alors qu'un nouveau panthéisme travaille à le dissoudre. Il ne suffit pas de clamer les droits de l'homme de façon incantatoire; faut-il encore savoir qui est cet homme à respecter.
Le XXe siècle a été dévasté par la démiurgie des totalitarismes qui, espérant transfigurer le monde, n'ont abouti qu'à le défigurer. Pourtant, il serait faux de croire que ces illusions totalitaires nous ont quittés. Car nous avons rejeté avec force le totalitarisme comme terreur, mais tout en poursuivant les tentatives de transfiguration du monde.
Aussi le totalitarisme continue-t-il d'oeuvrer sans la terreur, mais par la dérision, toujours barbare mais promu par le désir individuel et non plus par la volonté des instances publiques.
Un essai cinglant et sans compromission par l'une des meilleures philosophes de notre époque.
L'ouvrage présenté ici a pour but de faire connaître la philosophie de Simone Weil, ainsi que les différentes facettes de son personnage, si lié à l'oeuvre elle-même. Les différents contributeurs auxquels nous avons fait appel sont tous des spécialistes de la philosophe, de plusieurs nationalités, et les plus éminents y figurent. Les responsables des « Cahiers Simone Weil » y sont naturellement bien représentés.
Les aspects divers de la pensée de Simone Weil ont été ordonnés de façon à commencer par le coeur la philosophie pour aller ensuite à la morale puis à la politique et à l'histoire, et enfin à l'approfondissement religieux et mystique. Les derniers chapitres insistent sur quelques perspectives plus particulières. Nous espérons ainsi offrir au lecteur un aperçu à la fois riche et pluriel de celle qui fut l'une des grandes philosophes du XXe siècle français. [Chantal Delsol]
L'irrévérence signifie : je ne suis pas ta chose, je ne t'appartiens pas.
Forme du regard, pli de la pensée, l'irrévérence traduit un rapport au cosmos tout entier - Dieu, le monde, la société, l'autre. Personnages réels ou personnages imaginaires - miroirs de la culture -, Adam, Socrate, Brutus, Galilée, Hamlet, Don Quichotte, Faust, nos héros se détachent et ne s'identifient pas. Au lieu de contempler le monde, ils le mettent à distance, le démystifient, le nient ou le dénigrent.
Ils se nourrissent de questions et non de réponses. Ils privilégient le désir de connaissance contre le désir de sécurité, l'inquiétude contre la paix de l'esprit. Ils aperçoivent en face d'eux un monde qui fait défection, et, d'un mouvement réciproque, ils s'en retirent, le définissent comme un objet, le pèsent, le critiquent, l'analysent, en extirpent les contradictions, et cherchent à le changer.
L'esprit de distance se traduit par la révolte, le doute, la curiosité, le rire, la liberté, toutes expressions de l'altérité vécue. L'esprit européen s'oppose et s'expose, trouve dans la distance un monde menaçant, un Dieu qui négocie et aime d'un amour meurtri, et même d'une relation à soi qui tourne à l'incompréhension. D'un bout à l'autre de l'histoire il reste insatisfait, séparé, dissident.
Le « populisme » évoque un courant d'opinion fondé sur l'enracinement (la patrie, la famille) et jugeant que l'émancipation (mondialisation, ouverture) est allée trop loin. Si le « populisme » est d'abord une injure, c'est que ce courant d'opinion est aujourd'hui frappé d'ostracisme.
Cet ouvrage a pour but de montrer sur quoi repose cet ostracisme, ses fondements et ses arguments. Et les liens entre le peuple et l'enracinement, entre les élites et l'émancipation.
Il est normal qu'une démocratie lutte en permanence contre la démagogie, qui représente depuis l'origine sa tentation, son fléau mortifère. Mais une démocratie qui invente le concept de populisme, autrement dit, qui lutte par le crachat et l'insulte contre des opinions contraires, montre qu'elle manque à sa vocation de liberté.
Le populisme est le sobriquet par lequel les démocraties perverties dissimulent vertueusement leur mépris pour le pluralisme.
À l'heure où le modèle fédéraliste, les institutions de l'Union européenne et les compétences de Bruxelles sont contestés, voici l'étude décisive sur la subsidiarité à travers les âges. Car, si la notion apparaît comme telle au XIXe siècle, la pensée qui la fonde remonte aux origines de la culture européenne. Relisant les grands textes qui lui donnent sens, d'Aristote à Thomas d'Aquin, d'Althusius à Hegel, de Proudhon à Hayek, c'est une vue en coupe de l'histoire de la philosophie politique qu'offre ici Chantal Delsol. Passant au crible les courants qui ont défini mais aussi récupéré ou déformé la subsidiarité, ce maître-ouvrage accomplit ainsi une critique lucide et salutaire de l'idéologie contemporaine.
Idée séduisante après les crimes massifs du XXe siècle, la justice internationale ne trouve pas de légitimité théorique, en tout cas au regard de nos propres références.
Faire justice, est-ce toujours prioritaire pour restaurer le vivre-ensemble après une catastrophe ? Pouvons-nous imposer à tous les peuples la même hiérarchie des malheurs et la même hiérarchie des priorités ? Aucune justice ne peut s'exercer sans la reconnaissance. Il faudrait donc, auparavant, convaincre. Peut-on juger de loin et hors contexte ? Peut-on faire si bon marché de l'autorité politique, en plaçant directement les citoyens sous une loi mondiale ? La loi naturelle, qui préside à la justice internationale, peut-elle s'instaurer en loi positive ? Et, dans ce cas, dans quel recoin peut encore se loger l'esprit d'Antigone ? La justice internationale ne pourra exister que sous un gouvernement mondial.
Elle porte en elle la tare rédhibitoire de l'uniformité et du despotisme. En invoquant Montesquieu, Grotius, Kant, on défendra ici, face aux crimes d'État, la guerre d'ingérence comme décision politique.
Ce livret réunit les discours de la réception de l'épée de Chantal Delsol.
« Plutôt que la philosophe qui accommode son aristotélisme à la sauce personnaliste et libérale, c'est l'essayiste qui d'abord m'a séduit. Quiconque veut comprendre les affres de la conscience européenne moderne doit lire Le Souci contemporain, ainsi que L'Irrévérence, L'Éloge de la singularité et La Grande méprise. Tout est écrit - les paradoxes de notre civilisation à ce point de rupture où nous tergiversons, sa noblesse, ses ambivalences, sa fragilité foncière. Tout est écrit et dans une langue d'écrivain. À cet égard, Chantal renoue avec une tradition qui remonte au Grand Siècle - Descartes, Pascal, Fénelon - et que Tocqueville puis Bergson ont illustré plus récemment : une pensée qui vole haut et loin, servie par un beau style. » Denis Tillinac.
Les méthodes d'apprentissage privilégient toujours le compliqué sur le simple.
Dès les premières classes, les enfants sont contraints d'utiliser des méthodes pédantes et incompréhensibles. Ils doivent ânonner les théories littéraires les plus sophistiquées et faire de la linguistique avant même d'étudier la grammaire. Les méthodes pédagogiques sont tellement nébuleuses et amphigouriques que personne n'y comprend rien, en général pas même l'instituteur, et pas davantage évidemment les malheureux parents qui tentent, comme il se doit, d'aider leur enfant affolé ou coulant à pic.
Et l'avantage de ces méthodes, c'est que les parents les plus cultivés se cassent aussi le nez dessus. L'école républicaine d'avant-guerre employait des méthodes unificatrices, réalisait l'égalité des conditions, prônait la laïcité, mais en même temps elle considérait l'enfant un être pas encore fini, sous l'autorité d'une tutelle. Dans les années soixante, l'enfant est considéré, non plus comme un être en devenir et attendant pour se structurer des modèles adultes, mais comme un citoyen à part entière, déjà doté de toutes les capacités et attributs nécessaires.
L'enfant est autonome de nature et il s'agit seulement de le laisser s'épanouir. Dès lors, enseigner c'est opprimer, non plus "élever". Les enfants sont nantis des mêmes droits que les adultes.
Qu'est-ce qu'être Français aujourd'hui ? Faut-il avoir peur du libéralisme ? quelle éducation offrir à nos enfants ? Faut-il faire le procès de la génération 1968 ? Faut-il s'offusquer d'avoir un président « vulgaire » ? pourquoi nos gouvernants manquent-ils de courage ? Doit-on boycotter les pays qui ne nous ressemblent pas ? quelles sont les frontières de l'europe ? pourquoi tant de haine envers l'amérique ?
Chantal Delsol est une philosophe qui n'hésite pas à descendre dans l'arène du débat démocratique pour y faire entendre sa voix sur les problèmes de la France, de l'europe et du monde. en dix ans, l'intellectuelle néoconservatrice s'est imposée comme une des principales voix de la scène éditoriale hexagonale. Ces Carnets d'actualité rassemblent le meilleur de ses articles parus ces dernières années dans le Figaro, Valeurs actuelles, la Croix et le monde ainsi que plusieurs textes inédits. un regard singulier et profond sur les grandes questions qui agitent nos sociétés.